Un modèle de gestion pas forcément applicable au Québec
On compare souvent la Suède au Québec, mais la façon de faire dans ce pays ne pourrait fort probablement pas fonctionner ici à cause de la différence de culture.
« Il y a une blague qu’on fait souvent [en Suède], c’est que les Suédois ont hâte que la règle de distanciation de deux mètres soit relevée pour qu’ils puissent retrouver leurs cinq mètres d’avant. Ce n’est pas un peuple qui est super chaleureux, comme nous on peut l’être au Québec », s’amuse Josée Perron, une Québécoise qui vit à Göteborg, depuis trois ans.
Pour elle, comme pour d’autres expatriés québécois qui vivent dans ce pays scandinave, s’il est difficile d’appliquer les règles de la santé publique suédoise au Québec, c’est principalement parce que les Québécois ont tendance à moins respecter les règles.
« En Suède par exemple, il n’y a jamais de police sur les autoroutes, parce que tout le monde respecte la limitation de vitesse. Quand j’étais encore au Québec, c’est vrai que je dépassais souvent », ajoute Mme Perron en riant.
« Les Suédois sont extrêmement respectueux des règles, c’est vraiment dans leur nature, abonde Sophie Lundholm, une FrancoSuédoise qui vit depuis six ans à Montréal. Si on leur dit de mettre un masque, ils vont le faire. Au Québec, il y a un petit côté latin qui fait en sorte que les gens sont un peu plus vindicatifs », explique-t-elle.
PRISES DE RESPONSABILITÉ
Pour Philippe Longchamps, un professeur québécois qui vit en Suède depuis 18 ans, c’est aussi le fait que les citoyens suédois ont un esprit collectif et une conscience sociale importante qui joue un rôle important.
« La plupart des Suédois se sont rangés derrière les décisions de la Santé publique. Ce n’est pas du tout parce que les Suédois sont des moutons, explique-t-il. En général, le Suédois moyen est très très éduqué, il a une éducation scientifique assez robuste, donc il comprend que prendre sa responsabilité et rester à la maison au moindre symptôme, ça règle une grande partie du problème. »
Pour Iwona Olsson, une Suédoise qui vit au Québec depuis presque trois ans, les Suédois préfèrent en effet écouter et suivre les mesures recommandées plutôt que de se les faire imposer par une loi.
« Ici, j’ai plus l’impression que cette mentalité est très différente. Les gens ont l’air de prendre moins leur responsabilité et de ne pas voir que leur choix peut avoir un impact, et ce n’est pas nécessairement juste avec la COVID », soutient-elle.
Comme elle, Sophie Lundholm estime que les deux gouvernements ont mis en place des mesures qui correspondaient à la culture du pays.