Ne négligeons pas la prévention
Le 17 octobre 2018, le gouvernement du Canada légalisait officiellement le cannabis pour les personnes de 18 ans et plus. À la Maison et la Fondation Jean Lapointe, avec l’accord de mon père, l’artiste et sénateur Jean Lapointe, nous nous étions pliés à cette nouvelle réalité à la seule et unique condition que la prévention soit priorisée et financée adéquatement. On nous a entendus. Deux ans plus tard, la Société québécoise du cannabis (SQDC) affirme avoir vendu 75 tonnes de grammes de cannabis, en plus d’avoir réalisé un profit estimé de 50 millions $ en 2020. Nous reconnaissons que la légalisation s’est faite de façon responsable, mais les derniers mois de pandémie nous rappellent l’importance de ne pas perdre de vue les dangers qui guettent la jeune génération, et surtout, de ne pas arrêter les efforts d’éducation et de sensibilisation face à la consommation.
DES MOIS DIFFICILES
Durant les deux dernières années, la Maison Jean Lapointe a sensibilisé
152 969 jeunes dans le cadre d’ateliers de prévention dans les écoles secondaires, sans oublier qu’elle a créé les capsules vidéo pour adolescents C plaaate!, lancées en grande pompe en mai dernier pour soutenir la santé mentale de nos jeunes et leur rappeler l’importance de prendre soin d’eux durant cette période de pandémie. Dès la rentrée scolaire, nous avons adapté notre offre en prévention en proposant du soutien à la fois en présentiel et en virtuel, et la demande ne s’essouffle pas. La pandémie a exacerbé des problèmes importants. D’ailleurs, un sondage Léger publié en avril dernier dévoilait que près de 50 % des Québécois étaient plus anxieux depuis le début de la crise, ce qui les rend plus susceptibles de développer des comportements à risque. Les 6 mois de confinement ont été difficiles pour les jeunes et les moins jeunes, et il y a fort à parier que nous en subirons les dommages pour plusieurs mois, voire plusieurs années. La génération Z est déjà reconnue comme étant parmi les plus anxieuses ; on ne peut pas encore imaginer les conséquences de la pandémie sur nos jeunes.
UN INVESTISSEMENT
À l’heure actuelle, la société est confrontée à une immense problématique. Nous vivons tous dans l’urgence de trouver une solution à ce virus qu’est la COVID-19, mais il ne faut pas baisser les bras sur la prévention. Les chiffres sont clairs : chaque dollar investi en prévention permet d’économiser 10 $ en coûts sociaux ou en traitements futurs.
C’est pourquoi je désire profiter de ce deuxième anniversaire de la légalisation du cannabis pour rappeler l’importance d’ouvrir le dialogue avec nos jeunes, de les informer et de les éclairer. Faisons appel à leur intelligence. Protégeons-les.