Quand des infirmières bloquent des ponts
Elles ont barré l’accès hier aux ponts de Québec et Jacques-cartier à Montréal
Le syndicat des travailleurs de la santé a décidé de bloquer le pont Jacques-cartier et le pont de Québec pour mettre de la pression dans la négociation de la convention collective.
Des infirmières et inhalothérapeutes ont bloqué hier avant-midi les ponts de Québec et Jacques-cartier pour dénoncer leur épuisement dû aux heures supplémentaires interminables.
« Les professionnelles en soins ne sont pas entendues par le gouvernement, alors elles veulent être vues en passant à l’action. Devant l’état de la situation à la table des négociations, où l’avancement sur la surcharge de travail, sur l’établissement des ratios est très difficile, elles ont voulu démontrer à quel point elles sont déterminées », explique la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Nancy Bédard.
Vers 11 h et pendant une trentaine de minutes, moins d’une centaine d’infirmières ont barré l’entrée de l’infrastructure qui relie Longueuil à la métropole, en direction sud, occasionnant un peu de trafic sur l’avenue Papineau.
Du côté de la capitale nationale, entre 100 et 150 professionnels de la santé ont traversé le vieux pont, à partir de Lévis.
Depuis le 31 mars, la convention collective des 76 000 travailleurs de la santé affiliés à la FIQ est échue. La mobilisation organisée hier avait pour objectif de dénoncer la lenteur des négociations.
« DE PIRE EN PIRE »
Selon la vice-présidente de la
FIQ, Linda Lapointe, l’ancienne ministre de la Santé Danielle Mccann avait dit qu’elle mettrait fin aux heures supplémentaires obligatoires ou qu’elle apporterait des solutions.
« Force est de constater qu’il n’y a rien, c’est pire que pire, lance Mme Lapointe. Et on se fait souvent reprocher qu’il y en a, des postes à temps complet, et que les professionnelles ne veulent pas les prendre. Mais ça dépend de la charge de travail et du temps obligé. » Et pendant que la deuxième vague de la pandémie frappe le Québec et le monde entier, les infirmières, infirmières auxiliaires et les inhalothérapeutes sont plus qu’épuisées, ajoute Mme Bédard.
« RÉSISTANCE »
« [Lors des négociations], on sent qu’il y a une grande résistance au ministère, dans l’appareil gouvernemental. Il faut que les voeux que le ministre [Christian] Dubé adresse tous les jours à la population se transforment en actions à la table des négociations », exhorte-t-elle.
La présidente de la FIQ précise que d’autres gestes seront posés dans les prochains jours, dont samedi et dimanche.
La ministre responsable de l’administration gouvernementale, Sonia Lebel, a indiqué sur Twitter être déçue des choix de la FIQ pour manifester et assure vouloir une entente dans les meilleurs délais.
Le ministère de la Santé n’a pas commenté.