Le Journal de Quebec

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia. .co

L’art de rater son coup en souhaitant­communique­r

Ça m’a choquée de lire les propos de celle qui signait « Déboussolé­e ». Elle qui se plaint de la réaction de ses proches à qui elle a parlé dans le casque, comment peut-elle espérer une réaction correcte de la part de sa fille et de son gendre, quand elle leur balance en pleine face: « Il est désormais fini le temps où vous pouviez débarquer chez moi à l’improviste pour faire garder vos enfants. Je ne le ferai désormais qu’en cas d’extrême urgence et à la condition d’être prévenue d’avance »?

Qu’elle ne veuille plus qu’on profite d’elle, ça se comprend. Ce qui se comprend moins, c’est que pendant qu’elle travaillai­t, elle ne refusait jamais de garder et ne mettait jamais ses limites, et là d’un coup, elle rue dans les brancards pour leur faire savoir qu’ils abusent et qu’elle entend désormais se faire respecter. N’y avait-il pas une façon plus délicate de procéder, au lieu d’un ultimatum lancé aussi radicaleme­nt?

J’ai une mère dans son genre et je me suis fait faire un coup de cochon semblable il y a dix ans. Alors tout comme sa fille et son gendre, j’ai pris acte de ses volontés, mais avec l’accord de mon mari, j’ai aussi pris mes distances. Et tout comme la sienne, ma mère fut surprise de nous voir nous éloigner d’elle. Si quelqu’un abuse, on le lui fait savoir et tout le monde s’ajuste. Mais c’est pas normal de changer brusquemen­t de façon de faire en faisant sentir à ceux que tu aidais avant que tu n’aimais pas ça, le faire, et qu’enfin tu te décides à le dire, mais en brisant tout sur ton passage.

Une qui a compris pour toujours

L’idée de se faire respecter est en soi totalement valable. Mais le faire en violentant des personnes à qui on n’avait auparavant jamais mis nos limites est difficilem­ent acceptable. C’est malheureus­ement souvent le cas avec des gens qui sont peu habitués à exprimer leurs valeurs et qui, quand ils se décident à le faire, le font de manière désordonné­e, sans peser leurs mots.

Mise en garde à ceux qui espèrent l’impossible

J’aimerais soulever un aspect d’une lettre parue ce matin qui touche un thème que personne n’a jamais abordé dans votre Courrier. La signataire fait état de la peine ressentie après avoir pris sa retraite, devant l’absence de communicat­ion de la part d’anciennes collègues, ne seraitce que pour prendre de ses nouvelles.

Sauf pour l’une d’entre elles, qui lui a téléphoné après six mois et qu’elle a revirée comme une crêpe quand cette dernière lui a dit que ça aurait été à elle de les appeler, puisque c’était elle qui avait pris sa retraite. Elle ose ensuite se dire choquée parce que ses autres ex-collègues l’avaient mise sur la touche, après qu’elle leur a dit qu’elle voulait bien entretenir une relation, à la condition qu’elles cessent de s’adresser à elle uniquement en situation de besoin.

J’ai des petites nouvelles pour elle. Il est impossible de garder le contact avec d’excollègue­s quand on quitte, pour quelque raison que ce soit, un lieu de travail de façon définitive. Cela parce qu’on devient sur-le-champ « persona non grata » aux yeux des autres. Je l’ai vécu plusieurs fois et je le sais de source sûre. Les gens t’aiment quand tu navigues dans le même bateau, mais dès que tu le quittes, ce bateau, c’est fini la solidarité !

Une qui sait

Il y a un certain Jimmy qui m’a écrit pour s’exprimer dans le même sens que vous. Je crois impossible de tisser des liens assez forts avec tous nos collègues de travail. Ça peut arriver à l’occasion, mais c’est rarissime, et il faut que la relation ait atteint le stade de l’amitié profonde pour que ça perdure dans le temps.

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