La France « en guerre » contre l’islamisme radical
PARIS | (AFP) Les autorités françaises ont déclenché hier une série d’opérations visant la mouvance islamiste et promis « une guerre contre les ennemis de la République », trois jours après l’assassinat d’une rare sauvagerie du professeur Samuel Paty, qui a donné lieu à de nouvelles arrestations.
Quinze personnes, dont quatre collégiens, étaient hier soir en garde à vue et interrogées par les enquêteurs de l’antiterrorisme qui cherchent à établir si le meurtrier, un Russe tchétchène de 18 ans tué par la police, a bénéficié de complicités.
Selon une source proche du dossier, M. Paty a été « désigné » à l’assaillant, Abdoullakh Anzarov, « par un ou plusieurs collégiens, a priori contre une rémunération ».
Décapité vendredi près du collège de Conflans-sainte-honorine, au nord-ouest de Paris, où il enseignait l’histoire-géographie, Samuel Paty a été visé, selon les autorités, par une « fatwa » émise par un parent d’élève et un prédicateur – tous deux en garde à vue – pour avoir montré des caricatures du prophète Mahomet pendant un cours sur la liberté d’expression.
En marge de l’enquête, 34 opérations de police ont été réalisées contre des personnes et des associations proches de la mouvance islamiste.
MILITANTES ARRÊTÉES
Par ailleurs, hier soir, des militantes féministes ont été arrêtées pour avoir collé des dessins représentant un postérieur nu avec l’inscription : « Et le cul de Mahomet, on a le droit ? ».
Armées de seaux remplis de colle et de brosses, les trois militantes avaient pour ambition de coller un millier de ces dessins, réalisés par le défunt caricaturiste Charb, « pour inonder le centre-ville de Toulouse » et exercer leur « droit au blasphème ».
Charb avait été assassiné avec plusieurs autres dessinateurs lors de l’attentat contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015 à Paris.