Le ministre Charette s’en prend aux détaillants
Benoit Charette accuse les détaillants de faire peur au monde avec des arguments d’une autre époque au sujet de la consigne élargie. Le ministre de l’environnement assure que les Québécois n’auront pas à payer plus cher leur panier d’épicerie après cette réforme.
Selon le Conseil canadien du commerce de détail (CCCD), les citoyens vont débourser près de 300 millions de dollars de plus annuellement pour leurs emplettes en raison de la consigne élargie, que le gouvernement Legault compte mettre en place à compter de 2022.
« VOUS AVEZ UN DEUIL À FAIRE »
Un discours qui ulcère le ministre Charrette, qui attendait le groupe de pied ferme à l’occasion de la commission parlementaire qui se penche sur le projet de consigne élargie.
« Cette réforme, au fil des années, a déraillé à plusieurs reprises, toujours sous l’impulsion du Conseil canadien du commerce de détail, a-t-il déploré hier. Vous avez un deuil à faire. Vous êtes des tenants du statu quo, et clairement, c’est une option qui n’en est pas une au Québec après un débat qui perdure depuis les années 1980 ».
M. Charette reproche aux commerçants de semer volontairement la confusion chez les citoyens.
« Les sommes qu’il(s) mentionne(nt) sont des sommes liées à la consigne, des sommes qui peuvent être intégralement remboursées au consommateur si le consommateur dépose les contenants au bon endroit », a-t-il insisté.
DES ÉCOFRAIS
Dans son projet, le gouvernement laisse pourtant aux entreprises qui mettent en marché les contenants le soin de financer et gérer le transport et la manutention de la consigne élargie.
Des écofrais pourront donc être appliqués sur les produits consignés, en plus du montant de la consigne, qui sera de 25 cents à l’achat d’une bouteille de vin ou de spiritueux et 10 cents pour chaque bouteille d’eau ou pinte de lait.
Le ministre de l’environnement s’est également montré ferme sur les échéanciers.
Il n’a absolument pas l’intention de reporter l’entrée en vigueur des mesures, comme le réclament notamment les commerçants et l’association des brasseurs. « L’échéancier, on le maintient », a-t-il dit, catégorique.