Donald Trump et les républicains en déroute
Ça sent la défaite dans le camp de Donald Trump et il est de moins en moins clair qu’il pourra renverser la tendance.
Les sondages sont plus défavorables à Donald Trump qu’ils ne l’étaient en 2016, mais ce n’est pas le seul indice de déroute.
Chaque jour, des élus républicains prennent leurs distances du président, craignant d’être entraînés avec lui dans une défaite qui affaiblirait gravement le parti. Trump a des atouts, mais ceux-ci pourraient bien être insuffisants pour un remake de sa remontée de 2016.
FOULES ET ENTHOUSIASME
Donald Trump répète à qui veut l’entendre qu’il a remporté l’élection de 2016 dans le dernier droit et il compte sur l’enthousiasme généré par ses rassemblements pour rééditer l’exploit. Ses rallyes ne sont toutefois pas aussi impressionnants qu’en
2016 et l’atmosphère n’y est plus vraiment trépidante. Comme le public est las des frasques trumpiennes, ils occupent moins de place dans l’espace médiatique qu’en 2016. Surtout, ces masses humaines agglutinées sans masques et sans distanciation sont une démonstration éloquente de l’approche dangereusement cavalière de Trump face à la pandémie. Plus important encore, si les partisans de Trump se disent plus enthousiastes que ceux de Biden, ces derniers sont aussi susceptibles d’aller voter, sinon plus. Pour Trump, les arguments et les moyens commencent à se faire rares.
UNE CAMPAGNE FAUCHÉE ET DÉSORIENTÉE
La campagne Trump disposait d’un énorme avantage financier en début d’année, mais elle a gaspillé une bonne partie de ses fonds et elle est singulièrement en manque de liquidités. Résultat: la publicité de Biden domine nettement les États clés et les démocrates ont plus de moyens pour faire sortir le vote.
En plus du nerf de la guerre, ce qui manque à la campagne de Trump est une orientation précise, un message clair et porteur. Les tentatives de Trump de dévier l’attention vers les travers, réels ou imaginaires, de son opposant ont fait chou-blanc, tout comme ses efforts risibles pour dépeindre les démocrates comme de dangereux gauchistes. La dernière chose dont les républicains ont besoin pour remonter la pente est le spectacle quotidien d’un président déjanté, incapable d’expliquer pourquoi on devrait lui confier un second mandat.
DÉBAT DE LA DERNIÈRE CHANCE
Il y a encore une mince tranche de l’électorat qui pourrait être persuadée de se rallier à Trump et qui le croit crédible en matière économique. Ce que ces électeurs hésitants souhaiteraient entendre de sa part au débat de ce soir est un plan convaincant pour vaincre la pandémie et relancer l’économie.
Donald Trump reste toutefois probablement convaincu qu’il dominera le débat en accusant son vis-à-vis de tous les péchés et en répétant à qui mieux mieux que son administration a parfaitement géré la pandémie et qu’il possède la formule magique pour faire rouler l’économie.
Ses rodomontades ne convainquent plus personne. De toute façon, des millions d’électeurs ont déjà voté et la proportion de ceux qui pourraient encore changer d’idée est infime. La fin approche.