Des conférenciers à prix d’or
C2 Montréal a reçu de généreuses subventions d’ottawa, Québec et Montréal
Certains des conférenciers qui prendront part à l’édition virtuelle de la conférence C2 Montréal demandent des cachets pouvant atteindre plus de 100000 $ US.
C’est le cas de l’actrice et entrepreneure Gwyneth Paltrow, dont le tarif est d’au moins 200 000 $ US par événement, indique le site de l’agence All American Entertainment (AAE). Le prix est le même, que l’événement ait lieu en présentiel ou en ligne.
Certains se sont étonnés de la participation de Mme Paltrow à C2. Son entreprise, Goop, a été l’objet de critiques pour avoir fait la promotion de produits et de traitements non efficaces ou basés sur de la pseudoscience.
L’autre tête d’affiche de l’édition 2020 de C2 Montréal, l’actrice et militante Jane Fonda, demande de 50 000 $ à 100 000 $ US pour un événement virtuel, toujours selon L’AAE. Son tarif est deux fois plus élevé pour des événements en personne.
D’autres conférenciers de notoriété internationale qui participent à C2 En ligne 2020 réclament également des sommes élevées pour prendre part à des conférences : l’auteur Malcolm Gladwell (150 000 $ US et plus pour un événement en personne), l’actrice Jameela Jamil (au moins 100 000 $ US), les entrepreneurs Alain Sylvain (100 000 $ US et plus) et Gary Vaynerchuk (au moins 45 000 $ US) ainsi que Patrisse Cullors, cofondatrice du mouvement Black Lives Matter (10 000 $ US et plus).
PAYÉS PAR DES FONDS PRIVÉS ?
Steven Ross, porte-parole de C2 Montréal, n’a pas voulu dévoiler les cachets réellement versés, invoquant la confidentialité des contrats.
« Les cachets de nos conférenciers sont couverts par le financement reçu de nos commanditaires privés et par les acheteurs de billets » et non par les subventions, a-t-il assuré.
L’édition 2020 de C2 Montréal a reçu plus de 2,2 M$ en aide d’ottawa, de Québec, de la Ville de Montréal et de la Caisse de dépôt. Une partie de ces contributions a servi à absorber des dépenses encourues pour l’événement physique prévu en mai, qui a dû être annulé à cause de la pandémie.
Michel Magnan, titulaire de la Chaire de gouvernance d’entreprise Jarislowsky, de l’université Concordia, ne croit toutefois pas qu’on puisse séparer les fonds publics des revenus privés dans un budget.
« C’est un peu un artifice de langage », a-t-il lancé, hier.
Selon lui, C2 aurait pu faire comme d’autres organismes et « organiser un événement à moindre coût où on essaie d’éviter des vedettes qui coûtent les yeux de la tête ».
Le ministre de l’économie, Pierre Fitzgibbon, n’a pas voulu commenter les cachets des conférenciers.
« Le choix des conférenciers relève de C2 Montréal », s’est limité à dire son porte-parole, Mathieu St-amand.
FRAIS DE GESTION
C2 Montréal est un organisme à but non lucratif dont le conseil est présidé par Claudine Blondin Bronfman.
Cette entité, qui reçoit les subventions, paie ensuite des frais de gestion au producteur C2 International. Il s’agit d’une société par actions contrôlée par trois dirigeants de l’agence de publicité Sid Lee : Jean-françois Bouchard, Bertrand Cesvet et Philippe Meunier. Depuis 2015, Sid Lee appartient au géant japonais Hakuhodo.