Des préparations perturbées
Il est difficile pour les athlètes de la région de s’entraîner en temps de pandémie
À neuf mois des Jeux olympiques et paralympiques, l’inquiétude augmente chez les athlètes qui s’entraînent normalement au PEPS de l’université Laval en compagnie des spécialistes d’excellence sportive Québec-lévis (ESQL) qui fête ironiquement son 20e anniversaire.
On compte environ une trentaine d’athlètes qui se préparent pour les Jeux d’été à Tokyo et ceux d’hiver à Pékin en 2022. Depuis que la Capitale-nationale a basculé en zone rouge, leur préparation a été sérieusement perturbée par la fermeture des gyms contrairement aux athlètes qui s’entraînent à l’institut national du sport (INS). L’organisme a obtenu une dérogation de la Santé publique afin de maintenir ses activités.
À l’exception des nageurs qui ont accès à des périodes de bain libre sans la supervision de leur entraîneur, les autres athlètes sont confinés à la maison pour leur entraînement depuis le décret qui interdit le sport organisé jusqu’au 28 octobre.
« Pour notre sport, il y a de grosses conséquences pour les athlètes de s’entraîner sans la supervision de leur préparateur physique, explique l’entraîneur-chef de l’équipe nationale de kayak masculin Frédéric Jobin. Je suis super content que les athlètes de L’INS aient accès à leurs installations. Si ça fonctionne pour Montréal, ça va aussi de soi pour Québec. On doit trouver une solution. Je n’ai pas la réponse, mais je me questionne si tous les efforts ont été faits pour rouvrir la salle d’entraînement du PEPS. Est-ce que L’INS s’est vraiment battu pour nous ? »
OUVERT À MONTRÉAL
« Je pensais vraiment que ça allait bouger dans les deux dernières semaines, mais rien n’a bougé, de poursuivre Jobin. C’est logique que Montréal soit ouvert, mais c’est illogique que Québec soit fermé. »
« C’est inadmissible que les athlètes n’aient pas accès à une salle d’entraînement à moins d’un an des Jeux olympiques. C’est leur travail de s’entraîner et on leur enlève la partie la plus importante de leur préparation. Je ne comprends pas. »
« Dans les autres pays et les autres provinces, les athlètes ont accès à leur salle d’entraînement. C’est un désavantage pour nos athlètes. »
Du côté de L’INS, on assure que le canal de communication avec le ministère de l’éducation et la Santé publique reste ouvert malgré la réponse négative d’assouplir les restrictions pour les athlètes qui se préparent pour les Jeux olympiques.
« On continue de faire valoir nos arguments qu’une reprise plus importante des activités est essentielle dans la préparation des athlètes en prévision des Jeux olympiques et rien ne nous indique que ça ne se produira pas, souligne le directeur des communications et du marketing Jean Gosselin. La question est de savoir qu’est-ce qui va reprendre et quand. Nous sommes les premiers à regretter cette décision. »
« Il faut comprendre que le privilège accordé à L’INS est relié à la bâtisse et à notre façon de gérer les mesures sanitaires, de poursuivre Gosselin. Nous avons une clinique médicale annexée au centre, un médecin sur place à temps plein et aucune clientèle extérieure n’a accès à nos locaux. Selon la Santé publique, notre fonctionnement et notre structure ressemblent à un centre hospitalier. »
À Montréal, les athlètes qui s’entraînaient ailleurs qu’à L’INS au moment de la fermeture des salles d’entraînement ne sont pas autorisés à y trouver refuge.
« Des athlètes de Montréal ont voulu se joindre à nous, mais la dérogation que nous avons reçue stipule que nous devons conserver le même volume d’activité qu’avant l’arrêt du sport organisé. »