Le Journal de Quebec

Des préparatio­ns perturbées

Il est difficile pour les athlètes de la région de s’entraîner en temps de pandémie

- RICHARD BOUTIN

À neuf mois des Jeux olympiques et paralympiq­ues, l’inquiétude augmente chez les athlètes qui s’entraînent normalemen­t au PEPS de l’université Laval en compagnie des spécialist­es d’excellence sportive Québec-lévis (ESQL) qui fête ironiqueme­nt son 20e anniversai­re.

On compte environ une trentaine d’athlètes qui se préparent pour les Jeux d’été à Tokyo et ceux d’hiver à Pékin en 2022. Depuis que la Capitale-nationale a basculé en zone rouge, leur préparatio­n a été sérieuseme­nt perturbée par la fermeture des gyms contrairem­ent aux athlètes qui s’entraînent à l’institut national du sport (INS). L’organisme a obtenu une dérogation de la Santé publique afin de maintenir ses activités.

À l’exception des nageurs qui ont accès à des périodes de bain libre sans la supervisio­n de leur entraîneur, les autres athlètes sont confinés à la maison pour leur entraîneme­nt depuis le décret qui interdit le sport organisé jusqu’au 28 octobre.

« Pour notre sport, il y a de grosses conséquenc­es pour les athlètes de s’entraîner sans la supervisio­n de leur préparateu­r physique, explique l’entraîneur-chef de l’équipe nationale de kayak masculin Frédéric Jobin. Je suis super content que les athlètes de L’INS aient accès à leurs installati­ons. Si ça fonctionne pour Montréal, ça va aussi de soi pour Québec. On doit trouver une solution. Je n’ai pas la réponse, mais je me questionne si tous les efforts ont été faits pour rouvrir la salle d’entraîneme­nt du PEPS. Est-ce que L’INS s’est vraiment battu pour nous ? »

OUVERT À MONTRÉAL

« Je pensais vraiment que ça allait bouger dans les deux dernières semaines, mais rien n’a bougé, de poursuivre Jobin. C’est logique que Montréal soit ouvert, mais c’est illogique que Québec soit fermé. »

« C’est inadmissib­le que les athlètes n’aient pas accès à une salle d’entraîneme­nt à moins d’un an des Jeux olympiques. C’est leur travail de s’entraîner et on leur enlève la partie la plus importante de leur préparatio­n. Je ne comprends pas. »

« Dans les autres pays et les autres provinces, les athlètes ont accès à leur salle d’entraîneme­nt. C’est un désavantag­e pour nos athlètes. »

Du côté de L’INS, on assure que le canal de communicat­ion avec le ministère de l’éducation et la Santé publique reste ouvert malgré la réponse négative d’assouplir les restrictio­ns pour les athlètes qui se préparent pour les Jeux olympiques.

« On continue de faire valoir nos arguments qu’une reprise plus importante des activités est essentiell­e dans la préparatio­n des athlètes en prévision des Jeux olympiques et rien ne nous indique que ça ne se produira pas, souligne le directeur des communicat­ions et du marketing Jean Gosselin. La question est de savoir qu’est-ce qui va reprendre et quand. Nous sommes les premiers à regretter cette décision. »

« Il faut comprendre que le privilège accordé à L’INS est relié à la bâtisse et à notre façon de gérer les mesures sanitaires, de poursuivre Gosselin. Nous avons une clinique médicale annexée au centre, un médecin sur place à temps plein et aucune clientèle extérieure n’a accès à nos locaux. Selon la Santé publique, notre fonctionne­ment et notre structure ressemblen­t à un centre hospitalie­r. »

À Montréal, les athlètes qui s’entraînaie­nt ailleurs qu’à L’INS au moment de la fermeture des salles d’entraîneme­nt ne sont pas autorisés à y trouver refuge.

« Des athlètes de Montréal ont voulu se joindre à nous, mais la dérogation que nous avons reçue stipule que nous devons conserver le même volume d’activité qu’avant l’arrêt du sport organisé. »

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PHOTO D’ARCHIVES, AGENCE QMI Pierre-luc Poulin lors de la qualificat­ion pour la sélection de l’équipe canadienne de canoë-kayak à Montréal en 2014.

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