Des impacts durables
La fermeture des salles de spectacles en zone rouge pourrait avoir des impacts pour les prochaines années en humour. Privés d’endroits où jouer, et sans possibilités de revenus pour les prochains mois, de jeunes humoristes risquent d’abandonner cette carrière pour de bon, craignent différents observateurs questionnés par Le Journal.
« C’est choquant de parler de se réinventer, mais les petites bibittes créatives continuent de créer différemment », mentionne Marilou Hainault, qui gère les carrières d’humoristes établis, comme François Bellefeuille et Simon Gouache, mais aussi de ceux dits « de la relève » comme Michelle Desrochers et Léa Stréliski.
« Une jeune comme Michelle Desrochers a eu les émissions Le prochain stand-up et Roast Battle : Le grand duel qui l’ont gardée active dans les dernières semaines et d’autres émissions vont continuer de l’occuper tout l’automne. […] Il y a d’autres manières de faire de l’argent. Les artistes peuvent toucher à la télé, à la radio. Il y a même certains podcasts, comme Ohdio et QUB, qui paient. »
À Juste pour rire, Patrick Rozon remarque que les diffuseurs télé ont une écoute plus active en ce moment pour les propositions d’émissions d’humour.
« Les séries télé ont été arrêtées pendant trois ou quatre mois et les diffuseurs sont en manque de contenu. Il y a des possibilités de présenter des shows. L’humour est en vogue. »
PRÉOCCUPÉ PAR L’AVENIR
Au Bordel Comédie Club, le copropriétaire Charles Deschamps est aux premières loges pour voir la relève de l’humour, depuis les cinq dernières années. Et le récent reconfinement le préoccupe pour l’avenir de son milieu.
« Ces jeunes-là, on ne sait pas qui ils sont en ce moment. Le Zoofest était une belle plateforme pour eux. Et ça n’a pas eu lieu cet été. Il y a aussi des limites à ce que tu peux faire [virtuellement] sur Zoom. »