Mahomet et le « mot en n »
Les critiques sont nombreuses concernant la prise de position de Justin Trudeau à propos de la liberté d’expression.
Comment peut-on, d’une part, rappeler qu’on défendra toujours la liberté d’expression puis, d’autre part, ajouter une limite à celle-ci ?
JUSTIN TRUDEAU MÉLANGE TOUT
Il y a quelque chose d’étrange dans le long silence de Justin Trudeau à propos du meurtre de Samuel Paty. La colère du premier ministre aurait dû être d’autant plus prompte qu’il a lui-même déjà été enseignant.
Certains l’accusent de vouloir préserver ses appuis chez les musulmans, mais quand on regarde la situation dans son ensemble, on comprend que ce n’est pas à eux qu’il s’adresse.
« Nous sommes aussi dans une situation où les tensions s’enflamment, la rhétorique s’emporte et nous nous devons d’être à l’écoute et de travailler dans le calme pour empêcher un accroissement des tensions ou de la mécompréhension dans le monde », a-t-il dit. Être à l’écoute ? Mécompréhension ? Clairement, le premier ministre pense toujours à l’affaire du fameux « mot en n » à l’université d’ottawa.
LA PEUR DE FROISSER QUI ?
Défendre mollement la liberté d’expression, c’est bien mal avisé. Tout le monde sait que les limites de celle-ci sont déjà enchâssées dans nos lois.
Quelques jours plus tard, quand Justin Trudeau ajoute un « mais » à sa déclaration et poursuit en disant « nous nous devons d’être conscients de l’impact de nos mots, de nos gestes sur d’autres, particulièrement ces communautés et ces populations qui vivent encore énormément de discriminations », il s’enfarge dans le débat sur l’utilisation du fameux « mot en n ».
Éviter de publier un dessin pour ne pas déplaire à des terroristes, est-ce plus ou moins grave qu’éviter des mots en classe dans un contexte d’enseignement supérieur pour épargner des sensibilités ?
Dans les deux cas, le politiquement correct étouffe le gros bon sens et s’agenouille devant l’obscurantisme.