Et c’est pas fini…
En ce lendemain d’élections américaines, ce n’est pas le soulagement de l’après-cauchemar. Nous sommes dans la période floue entre le sommeil et le réveil.
Au moment d’écrire ses lignes, rien n’est clair. Quelques indices ici et là, mais rien de concret.
Parce qu’hier, ce qui triomphe, ce n’est pas un démocrate ou un républicain, c’est une Amérique divisée, profondément déchirée.
Cela nous donne malheureusement une certitude : du trouble, du chaos, de l’anxiété et de l’agitation à venir. Bref que rien n’est encore fini.
D’abord, à la Maison-blanche, où le locataire jusqu’au 20 janvier 2021 demeure Donald Trump.
Ce qui veut dire qu’il a encore à sa disposition tout l’arsenal de possibilités qu’un président possède : l’autorité morale de la fonction, l’armée, la Garde nationale, les services de renseignement et le pouvoir de gracier des individus.
Comment Trump usera-t-il de ses pouvoirs pour détourner le comptage qui se poursuivra dans plusieurs états, comme la Pennsylvanie ?
Et si l’ambiguïté continuait de régner jusqu’au 20 janvier prochain, moment de l’investiture du président, est-ce que les deux candidats organisaient leur propre investiture, chacun réclamant sa victoire ?
INCERTITUDE
Inévitablement, toutes ces incertitudes descendront du haut vers le bas, des officines du pouvoir à la rue.
Une guerre civile ? Impossible à prévoir.
Mais une chose est sûre : comme dans tout début d’affrontements civils, chaque camp estime que le camp d’en face pose un problème existentiel au pays.
Biden élu, c’est l’instauration progressive du communisme !
Trump élu, c’est la consolidation du fascisme !
Les guerres civiles ont toutes un moment « étincelle », où toutes les limites s’effondrent au profit de l’esprit de jungle. Ces moments surviennent vite, sans avertissement.
Est-ce que l’ambiguïté d’hier serait cette étincelle ? Je ne le sais pas.
Ce que je sais par contre, c’est que lorsqu’on croit à la menace existentielle de son pays, qu’on y désigne un bouc émissaire, et que l’incertitude atteint son paroxysme, ça finit rarement comme dans un film de Disney.