En attendant votre tour chez le notaire pour votre testament
On ne doutait plus de l’anormalité de cette année 2020, et voilà que Le Journal nous en a apporté une autre preuve : les notaires sont devenus populaires !
La rumeur courait déjà que leurs cabinets étaient pris d’assaut, voilà qu’elle a été confirmée. Les notaires sont submergés par des actes hypothécaires à régler en vitesse et une hausse de la demande pour des testaments et des mandats de protection.
Le virus, apparemment, aurait favorisé une prise de conscience et levé des tabous au sujet de la mort et de l’inaptitude.
Conséquence, on doit attendre plus longtemps pour obtenir des conseils et faire préparer ses documents légaux. En attendant, rien ne vous empêche de commencer la réflexion.
LE TESTAMENT, POURQUOI ?
Sans un testament, vos actifs seront partagés entre les membres de votre famille dans un ordre et des proportions qui correspondent rarement à vos volontés et aux intérêts de vos proches survivants.
FAITES VOTRE BILAN
Avant de penser à la répartition de vos avoirs, faites l’inventaire de ces derniers, ainsi que de vos dettes. Placements, régime de retraite, REER, maison, immeubles à revenus, assurances vie, voitures, bijoux, objets de valeur sentimentale… Hypothèque, marges de crédit, cartes de crédit, prêts personnels, impôts latents…
DÉTERMINEZ VOS HÉRITIERS
La tâche peut être très simple, mais elle est plus souvent compliquée. Si on a des enfants mineurs, si la progéniture est issue de relations différentes, si l’un des héritiers nécessite des soins particuliers, si notre conjoint n’est pas le parent de nos enfants… Des contorsions pourraient être nécessaires.
Beaucoup d’éléments sont à considérer, et parfois les émotions s’en mêlent. Ce n’est pas un exercice facile, et parfois on peut regretter nos choix le lendemain de la signature du testament s’ils ne sont pas mûrement réfléchis.
« Rien ne nous oblige à choisir des membres de sa famille », rappelle la notaire Stéphanie Bourassa, associée au cabinet Bourassa Notaires, à Montréal.
PENSEZ AU LIQUIDATEUR
Le rôle du liquidateur consiste à administrer vos biens le temps qu’ils soient remis à vos héritiers. Cela implique entre autres de fermer les comptes bancaires, de payer les dernières factures et de s’occuper des impôts de la succession. On se tournera vers une personne qui ne craint pas les tracasseries et les interlocuteurs obtus.
« On le constate encore plus en ce moment avec la COVID, mieux vaut choisir un liquidateur qui habite dans sa région, sinon la tâche peut être compliquée », conseille Carmela Guerriero, viceprésidente pour l’est du Canada chez RBC Gestion de patrimoine.
LE MANDAT DE PROTECTION, POURQUOI ?
Le mandat de protection permet de désigner la ou les personnes qui s’occuperont de vous en cas d’inaptitude.
Sinon, la tâche incombera à quelqu’un que vous n’aurez pas choisi, une personne sélectionnée au terme d’un processus qui implique la curatelle publique.
PENSEZ AUX MANDATAIRES
Le mandataire devient votre double, c’est lui qui prendra toutes les décisions à votre place, allant du choix de votre logement à la gestion de vos placements.
On ne confie pas ces responsabilités au premier venu, vous l’aurez compris. Le travail peut être partagé entre deux proches (une pour les finances et une autre pour le bien-être corporel).
Il ne manque pas de matière à réflexion d’ici votre premier rendez-vous chez le notaire.
Le but de tout ça est bien simple : que vous décidiez les choses importantes vous concernant avant que vous ne puissiez plus le faire.