Le mâle alpha
Des commentateurs américains et québécois ont déjà expliqué que le succès du président Trump reposait sur le fait qu’il soit un « mâle alpha », conception archaïque, stéréotypée et fausse de la virilité. Une vision manichéenne et limitée.
Le président sortant incarne bien cette perception et il n’est pas étonnant de le voir réagir depuis mardi. Espérant ainsi échapper à l’étiquette de loser, il est prêt à sacrifier les traditions et l’intégrité du processus démocratique.
Donald Trump va déployer toutes les ressources imaginables et si ses paroles et ses gestes étaient prévisibles, il est légitime de se demander jusqu’où il ira.
En début de semaine, j’évoquais une transition qui ne ressemblerait à aucune autre dans l’histoire des ÉtatsUnis. Nous commençons à peine à en voir les manifestations. Il n’y a présentement aucune évidence de fraude. Oui, il y aura des recomptages et des recours judiciaires, mais rien que nous n’ayons vu auparavant.
Pour freiner les élans du président, il faut espérer un certain nombre de choses. D’abord, que les législatures d’état laissent leurs grands électeurs porter la voix de la population le 14 décembre prochain. Une formalité ? Pas dans le contexte actuel.
LE LANGAGE DE LA FORCE
L’indépendance et l’impartialité des tribunaux sont primordiales. Je n’ai pas d’inquiétudes de ce côté et les requêtes acheminées jusqu’à maintenant ont été considérées à la seule lumière des faits.
Pour que rien n’entrave la marche de la démocratie, démocrates et républicains devront également démontrer qu’ils peuvent aller au-delà de la partisanerie en condamnant le comportement et les propos de Donald Trump.
Si le milliardaire de New York se perçoit comme un de ces fameux « alphas », on devrait se rappeler qu’il ne comprend qu’un seul langage, celui de la force. Si l’appel au calme et à l’unité est de rigueur, il ne faudra jamais céder sur les principes.