Les gens d’affaires de Québec broient du noir
La pandémie pèse lourd financièrement et psychologiquement
La créativité et la persévérance commencent à avoir des limites pour les commerçants de Québec, qui essaient de survivre et font face à une date inconnue quant à la fin de l’alerte rouge.
La Capitale-nationale a connu, la semaine dernière encore, une diminution du nombre d’infections avec une moyenne de 71 nouveaux cas de COVID-19 par jour, comparativement à 86 cas la semaine précédente. Depuis vendredi, la région a enregistré 142 nouveaux cas en 48 h ainsi que deux décès supplémentaires.
La semaine dernière, le directeur de santé publique de la Capitale-nationale, le Dr André Dontigny, faisait remarquer que le nombre d’hospitalisations reste élevé, disant vouloir attendre encore un peu avant d’évaluer la possibilité d’assouplir les règles.
MODE SURVIE
Si la plupart des commerces tiennent le coup, « les gens se sont mis en mode survie », illustre Robert Plamondon, président de l’association des gens d’affaires du VieuxPort de Québec (AGAVP).
Mais « ce n’est pas la panique », précise-t-il, en soulevant que les entrepreneurs ont su adapter leur stratégie d’affaires. Pour eux, surtout les restaurateurs, « c’est l’inconnu, c’est combien de temps ça va durer » qui est difficile à supporter.
Du côté de Saint-roch, « c’est certain qu’il y a eu une diminution au niveau du chiffre d’affaires », a raconté François Lebel, président de la SDC SaintRoch. Toutefois, il mentionne que l’appui de la population locale et les jours de beau temps, lors desquels les artères commerciales s’animent, sauvent la mise.
C’est ce qu’ont constaté les commerçants samedi, alors que la vie semblait reprendre son cours normal dans le Vieux-québec, où les rues étaient bondées, une semaine après les attaques du soir de l’halloween.
« Comme il n’y a plus vraiment d’activités accessibles et que les gens ne peuvent pas aller manger au resto, se promener, prendre une marche est quasiment devenu l’activité de l’automne », lance M. Lebel, qui a aussi remarqué une grande participation des résidents dans l’économie locale.
DUR SUR LE MORAL
« C’est dur financièrement », expose pour sa part Yanick Parent, qui exploite quatre restaurants et deux hôtels dans la capitale. « Mais c’est beaucoup plus dur psychologiquement. Mes business, c’est ma vie ».
« On va faire quoi après ? se demande M. Parent. Il va y avoir un après. Ça va repartir un jour. Les touristes vont revenir chez nous, mais il y a un paquet d’hôtels et de restaurants qui ne seront plus là ».
Le bilan de la pandémie reste élevé à l’échelle de la province, alors que le Québec a rapporté, hier, 1397 nouveaux cas et neuf décès, dont deux survenus dans les 24 dernières heures.