La réputation d’éric Salvail entre en jeu
La contre-preuve de la Couronne débute ce matin
La réputation d’éric Salvail sera attaquée par trois anciens collègues qui viendront témoigner aujourd’hui, lors de la reprise de son procès, de propos déplacés de la part de l’animateur déchu, alors qu’ils travaillaient avec lui.
« Dès ses premiers contacts avec [deux des trois témoins], Éric Salvail a émis des commentaires de nature sexuelle répétés à leur égard », a affirmé la procureure de la Couronne Me Amélie Rivard, dans sa demande pour faire entendre des témoins en contre-preuve.
Le 3e témoin, qui ne peut être identifié sur ordre du tribunal tout comme les deux autres, racontera pour sa part comment Salvail aurait glissé une main « sur sa craque de fesses jusqu’à se rendre aux testicules ».
AUX TOILETTES
Celui qui était aussi producteur est accusé de harcèlement, de séquestration et d’agression sexuelle, pour des événements qui remontent à 1993, dans des toilettes de Radio-canada.
À l’époque, tant l’animateur et le plaignant Donald Duguay travaillaient à SRC.
« Il a les culottes au sol, il commence à se masturber, avait témoigné M. Duguay. Il se frotte en mimant une action de pénétration entre mes deux fesses. »
Mais pour Salvail, 51 ans, qui dit n’avoir aucun souvenir précis des événements allégués, l’idée qu’il ait pu commettre de tels crimes est tout bonnement « farfelue ».
« Je n’agresse pas les gens dans la vie », a-t-il dit en précisant qu’il n’était pas ce genre de personne.
Or, c’est justement parce qu’il a mis sa réputation en jeu que la Couronne a eu l’autorisation de faire entendre de nouveaux témoins, alors que la preuve était censée être close. « Il est indéniable que l’accusé met sa personnalité en jeu [...] il souhaite laisser au tribunal l’image d’une personne n’adoptant pas ce type de comportement », avait tranché le juge Alexandre Dalmau en septembre au palais de justice de Montréal.
Salvail, par la voix de son avocat Michel Massicotte, s’était complètement opposé à la présence de nouveaux témoins.
« Empêcher la poursuivante de présenter cette preuve pourrait amener le tribunal à prononcer l’acquittement de l’accusé en se basant en partie sur une distorsion de la réalité », avait toutefois conclu le magistrat.