Au bout du tunnel
Écoeurés, après plus de huit mois de restrictions, les Québécois ont besoin de voir la lumière au bout du tunnel. Et même si le premier ministre semble l’avoir oublié, son rôle devrait aussi consister à leur parler d’espoir.
Le gouvernement Legault proposait aux Québécois, jeudi, un « contrat moral » pour le temps des Fêtes. En résumé, les rassemblements de dix personnes et moins seront permis pendant quatre jours. Il faudra s’isoler avant et après afin de minimiser les risques de propagation du virus.
Rien de bien réjouissant. « C’est mieux que rien », se sont dit bon nombre de Québécois, en proie à l’écoeurantite aiguë.
Or pendant sa présentation, qui a duré plus de 20 minutes, le premier ministre a passé à peine 20 secondes à parler de cette lumière au bout du tunnel que représente la campagne de vaccination.
TANT ATTENDU
De ce vaccin qui nous permettra bientôt de reprendre une vie plus normale, M. Legault devrait pourtant parler plus souvent. Il pourrait bien sûr rappeler que, d’ici là, la prudence demeure de mise.
Mais au-delà des sempiternelles restrictions qu’on a entendues à outrance depuis mars, cela lui permettrait d’en rappeler le caractère temporaire. De rappeler qu’un jour, la vie reviendra. Que nous pourrons cesser d’être pris dans ce carcan et serrer de nouveau nos proches dans nos bras. Voyager. Rire entre amis ou en famille autour d’un repas en toute sérénité.
OEIL DE LA TEMPÊTE
À devoir veiller ainsi sur la sécurité de la population, M. Legault et son équipe font face à une tâche colossale, des plus stressantes. Il est fort possible qu’en étant empêtrés dans l’oeil de la tempête, ils aient perdu de vue cet immense besoin d’espoir.
Le premier ministre doit toutefois s’assurer de réserver à cette dose d’espoir une place de choix lorsqu’il s’adresse aux Québécois. Il en va de leur adhésion jusqu’à la distribution de ce vaccin tant attendu.