Congé audacieux, responsabilités accrues !
Le premier ministre, François Legault, et la présidente de la Fédération des syndicats du Québec (FSE), Josée Scalabrini, ont manifesté une empathie extraordinaire envers la population et ont fait preuve d’un réalisme les plaçant en tête de mon palmarès cette semaine.
Les préliminaires avaient pourtant mal débuté avec quelques ballons politiques lancés à la sauvette, des appréhensions généralisées et les rebuffades du président de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), Sylvain Mallette.
Les grandes centrales syndicales (CSQ-CSN-FTQ) se sont dites soulagées de la tournure des événements en regard du congé des Fêtes tout en espérant que le premier ministre sera désormais plus prompt au dialogue.
LE CONTRAT MORAL
Possibilité de quatre jours de rencontres familiales et amicales en groupe restreint à la maison, période d’isolement conséquente et pas d’interruption dans le cursus scolaire résument la proposition gouvernementale.
Le projet a été bien reçu chez les directions d’établissement, les parents et la grande majorité du personnel de l’éducation.
Bien que le choix gouvernemental laisse perplexes certains professionnels de la santé et quelques chroniqueurs politiques, il aurait été encore plus risqué de fermer la porte à tout rapprochement familial.
La troisième loi de Newton (action-réaction) s’applique aux interdits, alors que les penchants humains poussent à les défier.
En maintenant un confinement strict, la tricherie n’aurait été que plus grande dans la clandestinité avec des risques accrus de contagion.
Les gens auraient été plus affairés à surveiller les véhicules des policiers qu’à prendre les précautions pour limiter la circulation du virus.
L’état ne peut veiller à tout et le premier ministre remet donc la responsabilité à la population de bien choisir ses fréquentations en sécurisant son lieu de réception.
François Legault exprime ainsi une motion de confiance à ses concitoyens. Espérons qu’ils seront à la hauteur de la maturité qu’il leur reconnaît !
SERVICE D’ÉTAT
Je viens du monde syndical via ma profession d’enseignant.
J’étais choqué d’entendre Emmanuelle Latraverse et Caroline St-hilaire tirer à boulets rouges sur le monde enseignant à la suite de l’attitude irrévérencieuse de la FAE et de son président fermé à tout dialogue.
Choqué parce qu’elles avaient raison ! Heureusement, Josée Scalabrini de la FSE ne s’est pas arrêtée à ces considérations et a poussé plus loin le dialogue avec le ministre de l’éducation.
Plus proche de ses membres consultés dans un large éventail, elle a pu indiquer que les enseignants ne sont pas en quête de plus de congés pour la période des fêtes. Ils veulent continuer d’accompagner leurs élèves et contribuer à leur réussite.
Elle révélait une tout autre image des enseignants et redorait leur blason passablement terni par les interventions maladroites de la FAE.
Plutôt que de se comporter comme une avant-garde de type marxiste au-dessus des syndiqués, la présidente de la FSE a respecté et porté avec vigueur les aspirations énoncées par ses membres.
Loin d’un corporatisme crasse, elle donne de la crédibilité à un syndicalisme soucieux du bien-être des enfants !
Un premier ministre qui compte sur la maturité des citoyens et une présidente syndicale sensible au service d’état, un vrai baume en cette ère pandémique.