DES BLAGUES 100 % VIRTUELLES POUR NOËL
Les humoristes se sont réinventés pour les partys de bureau
Jean-thomas Jobin en mode conversation avec Arnaud Soly ou Mike Ward, Rachid Badouri dans un concept sur mesure, Martin Vachon avec des jeux de société, François Bellefeuille en stand-up directement du Bordel. Les humoristes sont nombreux à proposer des formules virtuelles pour les entreprises qui désirent souligner le temps des Fêtes avec leurs employés.
Le temps des Fêtes sera très différent cette année, avec la crise sanitaire. Et les partys de bureau n’y feront pas exception. Pour mettre malgré tout un peu de couleur dans cette fin d’année tumultueuse, plusieurs entreprises ont décidé de faire appel à des humoristes avec des spectacles corporatifs virtuels.
La formule, qui comporte plusieurs avantages pour les artistes et les compagnies, pourrait même perdurer au-delà de la pandémie.
Dans une année normale, les spectacles corporatifs (communément appelés « corpos ») sont rarement appréciés des humoristes, car ceux-ci ne contrôlent pas les conditions dans lesquelles ils jouent.
« Un corpo, tu ne sais jamais dans quoi tu t’embarques, dit François Bellefeuille. Ça peut être une belle expérience, comme la pire expérience de ta vie. »
Puisque l’exercice est payant – ça peut être plusieurs milliers de dollars pour une prestation de 30 à 45 minutes –, les comiques acceptent d’en faire quelques fois par année, même si le plaisir n’y est pas toujours.
CONCEPTS PERSONNALISÉS
Leur rapport avec les corpos pourrait toutefois changer grâce au virtuel. « J’aime vraiment faire ça », dit Jean-thomas Jobin, qui propose cet automne des conversations en duo avec Arnaud Soly ou Mike Ward. Les deux humoristes se connectent chacun à leur domicile et blaguent durant une heure avec les employés d’une entreprise.
Le concept rappelle l’esprit d’un balado, remarque Jean-thomas. « Ce type de corpo-là, j’en ferais cinq par semaine, dit-il. Et ça marche encore plus que des corpos d’humour traditionnels, car c’est plus inclusif pour les gens ».
Alors que la formule d’un spectacle corporatif en salle était souvent la même (l’humoriste arrive en surprise entre le repas et le dessert et il fait une prestation d’une trentaine de minutes à un public peu attentif), le virtuel permet d’aller dans plusieurs directions.
« On peut faire des corpos ultra personnalisés à l’entreprise, dit Sophi Carrier, qui s’occupe notamment de Jean-thomas et Arnaud. On fait des réunions préparatoires pour en savoir plus sur l’entreprise avec des anecdotes de bureau. Les humoristes peuvent ensuite blaguer avec ça. C’est très rassembleur. »
UNE FORMULE DURABLE
Autres avantages du virtuel : l’absence de déplacements. « Un humoriste peut faire le même soir un corpo à Chibougamau et un autre à Rivière-du-loup », dit le producteur Benjamin Phaneuf, qui s’occupe notamment de François Bellefeuille et Sam Breton.
Même si les corpos en salle reviendront fort probablement après la pandémie (« il n’y a rien qui bat le présentiel » selon le gérant de Mike Ward, Michel Grenier), la majorité des intervenants questionnés par Le Journal croient que les prestations virtuelles sont là pour de bon.
« Le format ‘‘conversation’’, je le trouve intéressant, dit Sophi Carrier. Être dans le confort de ton salon et voir Jeannette de la comptabilité se faire ridiculiser par un humoriste, c’est quand même drôle ! Ça donne des moments magiques. »