Hausse des crimes haineux à Québec
La Vieille Capitale affiche le quatrième plus haut taux au Canada pour ce type d’incident
Le nombre de crimes haineux est en hausse à Québec, selon des données compilées par Statistique Canada. La situation est « excessivement préoccupante » selon un expert, d’autant plus que la Vieille Capitale affiche le quatrième plus haut taux dans tout le Canada.
Statistique Canada a publié plus tôt cette semaine un tableau recensant les crimes haineux déclarés annuellement par la police dans 35 villes canadiennes. Soixante-dix crimes haineux ont été signalés au Service de police de la Ville de Québec en 2019, soit 24 de plus qu’en 2018.
Un sommet avait été atteint en 2017 avec 76 incidents haineux comptabilisés.
À l’échelle du pays, la ville de Québec fait piètre figure alors qu’elle compte parmi celles ayant le plus haut taux de crimes haineux par 100 000 habitants, soit 8,6. Seuls Hamilton, Ottawa et Gatineau sont devant.
« C’est excessivement préoccupant. Québec n’est pas une grosse ville ni une ville qui a un lourd passé en termes d’extrême droite ou de crimes haineux. De voir Québec se distinguer aussi négativement, c’est dérangeant », note le coordonnateur de la Ligue des droits et libertés, section Québec, Maxime Fortin.
Si 70 affaires de crimes haineux ont été enregistrées par les policiers de Québec en 2019, il y en a encore une grande majorité qui ne sont pas rapportés, assure M. Fortin, pour qui le véritable nombre de crimes haineux « est très certainement supérieur » à ceux rapportés par l’organisme gouvernemental.
« Ces chiffres-là sont clairement en dessous du nombre réel de crimes haineux. Il y a beaucoup d’actes haineux, il y a beaucoup de crimes haineux qui ne sont pas rapportés. »
EN BAISSE À MONTRÉAL
La situation est à l’inverse à Montréal. Les policiers de la métropole ont dénombré 231 crimes haineux l’an dernier, comparativement à 258 l’année précédente et 311 en 2017.
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi la situation est à l’opposé entre les deux principales villes de la province, selon M. Fortin.
« Montréal et Toronto vivent avec la diversité et la présence de communautés ethniques et culturelles minoritaires depuis plus longtemps », avance-t-il, alors que pour Québec, il s’agit d’une « réalité qui est quand même relativement nouvelle ».
Il ajoute aussi qu’il ne faut pas « sous-estimer le phénomène de radio d’opinion passablement réactionnaire » qui « finit par avoir une influence sur la population locale ».
Aucun crime haineux n’a été rapporté par la police de Saguenay en 2019.