Le Journal de Quebec

Au tour de la Conférence de Montréal de recevoir près de 2 M$ pour des conférence­s virtuelles

- SYLVAIN LAROCQUE

Même si la Conférence de

Montréal se tient de façon virtuelle cette année, ses organisate­urs ont quand même réussi à obtenir près de 2 millions de la part des gouverneme­nts, de sociétés d’état et d’université­s. Un événement dont les meilleurs billets se vendent 2000 $ par personne.

Cette année, les contributi­ons publiques s’élèvent à plus de 1,9 million de dollars, soit à peine 8 % de moins que les 2,1 millions recueillis pour l’événement en présentiel de 2019.

Parmi les rares « partenaire­s » à avoir réduit leurs contributi­ons, notons le ministère des Relations internatio­nales (MRI), qui a fait passer la sienne de 500 000 $ à 400 000 $.

La subvention « a été révisée en prévision de la tenue virtuelle de l’événement », a indiqué au Journal une porte-parole du MRI, Maude-émilie Théberge.

De son côté, Investisse­ment Québec (IQ) a fait passer sa contributi­on de 85 000 $ à 50 000 $, mais assure que la réduction ne découle pas du format virtuel de l’édition 2020.

« Les événements virtuels sont tout aussi efficaces sur le plan du contenu que les événements physiques », a soutenu une porte-parole D’IQ, Isabelle Fontaine.

La Ville de Montréal et Hydro-québec ont maintenu leurs contributi­ons respective­s de 130 000 $ et de 100 000 $, comme elles l’ont fait avec l’ensemble des organismes qu’elles soutiennen­t.

« Nous avions annoncé au début avril que nous allions respecter nos engagement­s et maintenir nos contributi­ons aux organismes dans le contexte de la crise sanitaire », a ainsi déclaré Louis-olivier Batty d’hydro-québec.

Quant aux Fonds de recherche du Québec (FRQ), ils se sont montrés plus généreux, faisant passer leur contributi­on de 80 000 $ à 90 000 $.

« Bien que ce soit en virtuel, nous aurons plus d’activités de type panel internatio­nal pour parler de science », a expliqué Benoit Sévigny, porte-parole des FRQ.

Au cours d’un entretien téléphoniq­ue, Louis-philippe Allard, chef des opérations du Forum économique internatio­nal des Amériques, organisate­ur de la Conférence de Montréal, a dit s’attendre à ce que le nombre de participan­ts à l’édition 2020 soit supérieur à celui des 4400 de l’an dernier.

BILLETS GRATUITS

Or, il en coûtera pas moins de 2000 $ pour prendre part à l’événement.

« Si vous payez 2000 $, vous avez accès à quelques activités privées en marge de l’événement public et à un service de rencontres bilatérale­s », a précisé M. Allard.

Un « nombre limité » de billets gratuits sera remis à des gens qui respectero­nt certains « critères ».

« Je ne voudrais pas m’étendre là-dessus, mais à l’interne, on évalue les différents profils en fonction de la “diversité” sur les plans culturel, géographiq­ue et des intérêts », a mentionné Louis-philippe Allard.

Ce dernier n’a pas voulu dire, par ailleurs, si le budget 2020 de la Conférence de Montréal était inférieur à celui de l’an dernier, estimé à 3,5 millions de dollars.

Il est toutefois généraleme­nt admis que les dépenses d’un événement sont moins élevées en virtuel qu’en présentiel.

TRANSPAREN­CE

Sans parler d’un dossier en particulie­r, Sébastien David, président de Sénik, l’agence événementi­elle, a confié que pour du virtuel ses clients visent habituelle­ment un budget représenta­nt entre 30 % et 50 % de celui du présentiel.

« Mais pour ce qui est des heures de production et de la planificat­ion d’un événement virtuel, ça en prend autant, sinon plus qu’un événement en présentiel », a-t-il prévenu.

« Développem­ent économique Canada verse ses contributi­ons en fonction des coûts réellement engagés et réclamés par un client, selon un taux d’aide préétabli. Si un client soumet des coûts moindres que ce qui est prévu initialeme­nt, la contributi­on versée pourrait être diminuée », a assuré Kim Raymond, porte-parole de l’agence fédérale.

La professeur­e Saidatou Dicko, directrice du Groupe de recherche sur la gouvernanc­e et la relation entreprise-politique à L’UQAM, ne voit pas de problème à ce que les institutio­ns publiques ne lient pas systématiq­uement leurs subvention­s aux dépenses d’un organisme pour une année donnée.

« Si la Conférence de Montréal poursuit les mêmes objectifs en temps de pandémie qu’en temps normal, on pourrait concevoir que le gouverneme­nt maintienne sa subvention », a-t-elle affirmé.

En revanche, Mme Dicko a estimé que l’état devrait « amener les organismes qui reçoivent un certain pourcentag­e de fonds publics à être plus transparen­ts », par exemple en les obligeant à rendre public leur rapport annuel.

« Ça forcerait le gouverneme­nt qui finance ces organismes à être beaucoup plus sérieux dans le suivi de comment ces sommes-là sont dépensées », a-t-elle affirmée.

 ?? PHOTO TIRÉE DE TWITTER ?? Même si elle se tiendra en mode virtuel cette année, la Conférence de Montréal recevra à peine 8 % de moins en contributi­ons publiques qu’en 2019. L’événement est organisé par le Forum économique internatio­nal des Amériques, un organisme créé en 1995 et qui se consacre aux enjeux liés à la mondialisa­tion.
PHOTO TIRÉE DE TWITTER Même si elle se tiendra en mode virtuel cette année, la Conférence de Montréal recevra à peine 8 % de moins en contributi­ons publiques qu’en 2019. L’événement est organisé par le Forum économique internatio­nal des Amériques, un organisme créé en 1995 et qui se consacre aux enjeux liés à la mondialisa­tion.

Newspapers in French

Newspapers from Canada