Du jamais-vu de puis 80 ans
Un déficit de 381,6 milliards de dollars, le chiffre a de quoi donner le vertige.
Jamais le gouvernement fédéral n’a autant dépensé depuis la Seconde Guerre mondiale. Jamais l’économie canadienne n’a été aussi gravement frappée depuis la Grande Dépression.
Le signal est clair : le gouvernement Trudeau n’est pas près de ralentir le rythme. Au contraire, il prévoit d’injecter de 70 à 100 milliards de dollars de plus dans l’économie, au cours des trois prochaines années, pour stimuler la relance.
À ceux qui lui reprochent de mettre en péril les finances publiques, Chrystia Freeland répond que les taux d’intérêt sont si bas que la dette coûte six fois moins que pendant la récession des années 90.
DES MILLIARDS POUR QUOI ?
Difficile de critiquer des dépenses supplémentaires d’un milliard pour l’équipement de protection, de 13,4 milliards pour les vaccins, de 14,8 milliards pour la subvention salariale.
Ça entre dans la catégorie du déficit utile, celui qui sauve des vies, celui qui permet d’éviter un cataclysme économique.
Si les milliards de la COVID-19 font consensus, les milliards de la reprise soulèveront bien des questions.
Le moment est-il bien choisi pour financer un réseau de garderies pancanadien que le Canada n’a pas les moyens de se payer ?
Et que dire des millions pour la diversité dans le monde des affaires et dans la fonction publique, le soutien au multiculturalisme, l’aide supplémentaire de 1200 $ aux familles ? Estce vraiment le moment de dépenser des milliards pour planter des arbres, ou 1,3 milliard pour « créer des occasions pour les jeunes » ?
Peut-on encore parler de déficit utile ?
C’est certainement un déficit à l’image des visées idéologiques du gouvernement Trudeau.
C’est certainement un déficit bien électoraliste.
De là à dire que c’est un déficit qui jettera les bases de l’économie de demain, le doute demeure entier.