Tyson – Jones : ce nétait pas un cirque
Le combat Mike Tyson contre Roy Jones Jr. a eu un effet de polarisation.. Les irréductibles comme les simples amateurs de boxe avaient, selon, beaucoup ou peu d’intérêt à commander à la carte ce match d’exhibition.
J’ai versé 49,99 $ avant taxes. Je l’aurais aussi fait si le CH avait simultanément affronté le Toronto. Et comme Piaf, je ne regrrrette rrrien. D’abord la facture visuelle. Comme toujours, j’aime que le contenant soit l’égal du contenu. Samedi, il lui était supérieur. La lumière est cruciale à la réalité augmentée de l’expérience du client de sofa. Le plafond de projecteurs couvrant tout le ring à basse hauteur, serti à son dessus d’un écran circulaire symétrique. Tapis de ring blanc immaculé. Câbles, coins, panorama extérieur, passerelle des descripteurs, tout était en nuances de gris et de noir. Seuls quelques commanditaires ont eu droit à une couleur, et encore, elle était tarie par la remarquable lumière.
J’avais l’impression d’être sur le ring, même si à l’instar de Roy Jones, je n’avais aucune envie d’y être devant un Tyson qui avait retrouvé l’origine du mal. La bête au fond d’iron Mike était éveillée. Ses coups au corps me faisaient perdre le souffle dans le salon. Jones n’avait qu’une seule option : survivre. Ce qu’il est parvenu à faire en raison des rounds ramenés à deux minutes et des gants amendés à douze onces. Malgré tout, Superman a failli crouler sous les semonces assassines de la brute de Brooklyn. Ne pouvant se sauver dans ce ring plus petit qu’un walk-in d’escarpins de Céline, il s’est accroché à Tyson comme un matelot à une bouée en mer hostile.
À la réflexion, le grand projet du WBC de voir Tyson reconquérir un titre mondial des lourds est farfelu. Au moins autant que de le voir trimballer sa caravane aux quatre coins du globe pour disputer des trois rounds symboliques. À ce sujet, je me demande si Georges Laraque a encore autant envie d’affronter Tyson et de pisser du sang pendant quelques jours? J’aimerais par contre voir Iron Mike disputer quelques combats de six vrais rounds de trois minutes face à des poids lourds actifs. Des gars comme Simon Kean ou Oscar Rivas…
Outre la finale, trois autres combats ont justifié l’investissement, entrecoupés de performances RAP réussies, y incluant l’allumage d’un 4 papiers inhalé sur le tablier du ring, courtoisie de Snoop Dog…
BADOU JACK
Badou Jack ne m’a toutefois pas convaincu qu’il pourrait venger sa défaite face à Jean Pascal. Jean ne tombe jamais et Badou ne frappe pas fort. Fin de l’équation. Message à Badou, Jean n’a pas peur de toi. C’est son narcissisme démesuré qui semble le tenir à l’écart du ring. Jean Pascal a apprivoisé la foule et sait la transformer en carburant. Je pense que son intérêt de se battre devant quelques masques en costards va de faible à nul.
En terminant, qui est Jake Paul, ce Youtubeur qui a attenté à la vie de la star du Slam Dunk Nate Robinson ? C’était pas élégant. L’équivalent du combat de nains au milieu d’une carte de lutte. Par contre si Paul veut affronter l’invaincu Justin Trudeau, je veux bien verser un autre 49,99 $ aux bonnes oeuvres…
La bête au fond d’iron Mike était éveillée