Des parents lancent un cri du coeur
Des parents lancent un « cri du coeur », car la pénurie de personnel dans les services de garde s’aggrave. Des directions de CPE « désespérées » doivent maintenant demander à des parents de garder leur enfant à la maison lorsqu’il est impossible de remplacer une éducatrice absente.
Dans certains établissements, les difficultés de recrutement sont telles que des parents s’offrent même pour remplacer pendant les pauses ou servir des repas, peut-on lire dans une lettre adressée au premier ministre François Legault, signée par plus de 7600 parents.
Dans le réseau des CPE, on confirme que les difficultés de recrutement ont augmenté, ce qui alourdit la tâche des éducatrices au quotidien. À cause de la pandémie, plusieurs personnes ont décidé de ne plus faire de remplacements, inquiètes pour leur santé ou celle de leur proche.
Résultat : pour la première fois cet automne, des CPE sont confrontés à des « bris de services » par manque de personnel, indique l’association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE).
« C’est un problème que l’on retrouve à travers le Québec, mais qui est plus grand dans certaines régions », affirme sa directrice générale, Geneviève Bélisle.
C’est notamment le cas dans la région de Québec. « Je reçois des appels, plusieurs par semaine, de directions désespérées qui se demandent quoi faire parce qu’elles n’ont personne pour remplacer », affirme Élise Paradis, directrice générale du Regroupement des CPE des régions de Québec et Chaudière-appalaches.
« COUP DE POUCE » DEMANDÉ
Le CPE Montessori de Saint-jean-chrysostome, sur la Rive-sud de Québec, a justement fait parvenir hier un message aux parents leur demandant de garder leurs enfants à la maison lorsqu’ils le peuvent.
« On a beaucoup d’absences, alors on demande la collaboration des parents pour qu’ils nous donnent un coup de pouce », explique la présidente du conseil d’administration, Mélanie Angers.
Le CPE Les petits murmures, situé dans le Vieux-québec, a aussi dû récemment demander la même chose aux parents, faute de personnel pour remplacer une éducatrice absente.
EXIGENCES EN HAUSSE
Les exigences envers les éducatrices ont considérablement augmenté au cours des dernières années, mais la reconnaissance salariale n’a pas suivi, déplorent plusieurs, alors que la rémunération pour des emplois comparables est nettement plus élevée dans le réseau scolaire.
La situation inquiète des milliers de parents. « Il faut faire vite, car si rien n’est fait pour endiguer leur exode, notre réseau est en péril, écrivent-ils. L’avenir et la sécurité de nos enfants en dépendent. »