Les acquisitions de terrains reportées en 2021
L’incertitude liée au projet de tramway a forcé la Ville de Québec à revoir ses plans
Ralentie par le gouvernement Legault, la Ville de Québec a
« mis sur pause », en 2020, le processus d’acquisition de terrains le long du tracé du tramway, mais compte revenir à la charge en 2021.
À l’origine, l’administration Labeaume prévoyait injecter 143 M$ cette année, mais elle a dû mettre un frein aux dépenses – qui s’élèvent finalement à 60 M$ – en raison des tergiversations sur son projet de réseau structurant et de l’hésitation du gouvernement Legault.
Des négociations sont en cours avec la Ville pour modifier le tracé afin de mieux desservir les banlieues.
« Le fait que le gouvernement ait reporté sa décision pour l’appel de propositions... on n’a pas cherché à conclure de transactions tant que le signal n’était pas clair à l’égard du tramway », a exposé le directeur général de la Ville, Luc Monty, au cours d’une présentation aux élus hier.
« Mais comme M. Bonnardel (le ministre des Transports) a indiqué récemment que la voie du tramway serait retenue, on se sent la légitimité de conclure des transactions pour des acquisitions » en 2021, s’est-il empressé d’ajouter.
L’OPPOSITION BONDIT
La stratégie de la Ville a fait bondir l’opposition, qui réclame depuis des semaines l’arrêt de toute dépense, tant que le tracé définitif ne sera pas connu.
« On ne connaît pas les modifications, mais on va quand même poursuivre les travaux préparatoires ? », a largué le conseiller de Québec 21, Stevens Mélançon.
« Oui. Le gouvernement ne nous a pas indiqué de suspendre les travaux », a répondu M. Monty.
Ce dernier a ensuite précisé que la Ville ne chercherait pas à conclure, pour l’instant, des acquisitions dans le secteur Chaudière et au nord de la 41e Rue, à Charlesbourg, en raison de la menace qui plane sur les deux extrémités du tracé.
Précisons que la Ville n’a envoyé, à ce jour, aucun avis d’expropriation puisqu’elle tente de s’entendre à l’amiable avec les propriétaires concernés sur le coût d’acquisition.
Trente-sept propriétés sont visées, en plus de 315 acquisitions partielles, avaiton annoncé en juillet.
DÉPENSES DE 220 M$ EN 2021
Après avoir ralenti le rythme des dépenses en 2020, par rapport à ce qui était prévu, l’administration Labeaume appuiera donc sur l’accélérateur en 2021. Elle prévoit injecter 220 M$, a confirmé M. Monty.
Outre les acquisitions, plusieurs chantiers préparatoires visant à dévier les réseaux techniques (Hydro-québec, Bell, Vidéotron, etc.) auront lieu dans la prochaine année.
À ce jour, la Ville a déjà injecté 66 M$ dans la planification et la conception du projet, somme qui grimpera à 93,9 M$ d’ici la fin de l’année.
Interrogé sur ses négociations avec le ministre Bonnardel, le maire Régis Labeaume a esquivé toutes les questions sur le sujet hier. « Ça va bien aller… on va bien s’en sortir, vous allez voir. »