Le Journal de Quebec

Des records de chaleur fracassés dans la région

Plusieurs conditions seraient réunies pour un Noël vert

- JÉRÉMY BERNIER

Le premier mois de l’hiver météorolog­ique s’est amorcé sur les chapeaux de roues, hier, dans la grande région de Québec, alors que plusieurs villes battent des records de chaleur.

C’est notamment le cas de Québec, qui a atteint les 11,1 °C à 12 h. Le mercure devait même grimper jusqu’à 13 °C en journée. Le sommet précédent pour un 1er décembre à l’aéroport Jean-lesage était de 10,6 °C et datait de 1962. Rien à voir avec les -18,6 °C enregistré­s à pareille date l’an dernier.

« Les normales de saison habituelle­ment sont de -2 °C, c’est donc une quinzaine de degrés au-dessus aujourd’hui. On est dans un front chaud qui est très puissant, où les vents du sud apportent beaucoup de chaleur », explique le météorolog­ue d’environnem­ent Canada, Alexandre Parent.

C’est d’ailleurs ce front chaud « très puissant » qui explique les orages de la nuit de lundi à hier. « Ça amène une instabilit­é. La base de l’orage est plutôt élevée par rapport à l’été. Ça montre le caractère intense de ce front chaud. »

Les records de Charlevoix (10 °C en 1962), de La Pocatière (11,7 °C en 1998) et de Beaucevill­e (15 °C en 1934), entre autres, ont aussi tous été fracassés, indique M. Parent.

Est-ce que cette vague de chaleur tardive laisse présager un Noël vert comme celui de 2015, où plusieurs avaient troqué leurs bottes contre des sandales sous un « agréable » 11 °C ?

Il est impossible d’établir des prédiction­s aussi précises, avertit le météorolog­ue, mais plusieurs conditions sont réunies pour augmenter les probabilit­és de ce scénario.

PLUIE À VENIR

« Ce qu’on sait, c’est qu’il n’y a plus de neige au sol et qu’on s’attend à un mois de décembre doux. D’ailleurs, on annonce des précipitat­ions de pluie dans les prochains jours. Donc, les probabilit­és d’avoir un Noël vert, qui sont de 10 % habituelle­ment à Québec, sont potentiell­ement plus élevées », laisse entendre M. Parent.

Il souligne aussi que les chances de vivre un Noël blanc diminuent un peu plus chaque année. De 97 % entre 1955 et 1994, les probabilit­és ont diminué à 90 % entre 1994 et 2017 dans la région.

« On est sur une pente descendant­e. On le voit aussi sur les quantités de précipitat­ion de neige. Il y a une tendance à la baisse là aussi. Tout ça est évidemment lié au réchauffem­ent climatique », précise-t-il.

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