Le Journal de Quebec

Des ventres pleins grâce au Robin de la viande des bois

L’idée d’un chasseur permettra de remplir les frigos de plusieurs familles

- SIMON BAILLARGEO­N

L’initiative d’un chasseur gaspésien surnommé le Robin de la viande des bois permettra à de nombreuses familles gaspésienn­es dans le besoin de remplir leur réfrigérat­eur durant le temps des Fêtes et de se partager quelque 800 repas.

À l’image du célèbre personnage, Jonathan Bélanger a visé dans le mille quand il a pris la décision de partager avec des gens dans le besoin la viande de gibiers qu’il avait abattus. Mais contrairem­ent à la légende de la forêt de Sherwood, le père de famille de 35 ans n’a pas eu besoin de voler aux riches pour redonner. Il n’a eu qu’à solliciter la générosité des autres chasseurs de sa région pour que son idée « fasse boule de neige ».

L’affaire a débuté il y a cinq ans, lorsque ce technicien forestier « amoureux de la forêt et des orignaux » a partagé une photo de cinq paquets de viande sur Facebook.

« Je voulais les donner pour aider des gens. Ça a pris deux minutes et des amis chasseurs voulaient participer », se souvient le chasseur qui s’est retrouvé, finalement, avec 134 paquets de viandes à partager cette année-là.

UN GROS BUTIN

Aujourd’hui, ce sont pas moins de 393 paquets de viande, emballés sous vide et congelés, que le Robin de la viande des bois a amassés entre le 1er novembre et le 1er décembre. Le résident de Caplan, dans la Baie-des-chaleurs, estime son butin à environ 800 repas, en plus des quelque 550 dollars amassés.

À la maison, il est équipé de trois gros congélateu­rs pour stocker la viande. Deux entreprise­s du coin ont mis leurs congélateu­rs au service de sa cause et permettent aux gens d’y déposer leurs dons. Il se charge de faire la tournée régulièrem­ent pour rapatrier la viande chez lui.

« Je peux aussi compter sur un boucher où les chasseurs font débiter leur orignal. Il leur parle de mon projet et, souvent, les gens vont laisser deux ou trois paquets de viande ».

SURPRISES À LA PORTE

Lors des quatre premières années, Jonathan Bélanger prenait soin de remplir sa voiture de denrées et d’aller lui-même les porter chez les gens. Sans même s’annoncer. « Les premières années, je cognais à la porte et je faisais la surprise aux gens. Je leur disais simplement que j’avais un cadeau pour eux et je leur donnais un sac avec une dizaine de paquets de viande ».

Cette année sera un peu différente en raison de la COVID-19. Il ira aujourd’hui remettre sa récolte à un organisme qui se chargera de faire la distributi­on. Il a même reçu quelques dons en argent qui iront à une autre organisati­on.

« Jamais je n’aurais pensé que ça deviendrai­t si gros, dit-il, fièrement. Et ce n’est pas juste à travers la Gaspésie, mais aussi à travers le Québec. J’ai même reçu des messages du Yukon et de la France ».

Jonathan Bélanger a l’intention de poursuivre son aventure, car « il y a encore beaucoup de gens qui en ont besoin ».

Il ne détesterai­t pas non plus voir son initiative prendre de l’expansion dans la province. « J’aimerais avoir des Robin de la viande des bois dans d’autres forêts québécoise­s », se plaît-il à rêver.

 ?? PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK LE ROBIN DE LA VIANDE DES BOIS ?? Avant de livrer les denrées récoltées, Jonathan Bélanger cherche toujours une façon originale d’immortalis­er sa récolte. Cette année, il a créé un sapin de Noël avec un panache d’orignal en guise d’étoile avec l’aide de ses fils Jacob et Justin.
PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK LE ROBIN DE LA VIANDE DES BOIS Avant de livrer les denrées récoltées, Jonathan Bélanger cherche toujours une façon originale d’immortalis­er sa récolte. Cette année, il a créé un sapin de Noël avec un panache d’orignal en guise d’étoile avec l’aide de ses fils Jacob et Justin.

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