Tant qu’il y aura des enfants
Quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, il y aura toujours des enfants meurtris ou violentés.
Évidemment, il faut s’efforcer d’endiguer cette violence.
Facile à dire, plus compliqué à faire. Les racines de toute cette détresse dépassent largement les faux pas de la DPJ !
La commission Laurent pose un diagnostic adéquat et souhaite une action immédiate.
Toutefois, pas certain que la précipitation soit bonne conseillère !
LA FAILLITE
Les inégalités sociales s’avèrent un puissant germe de la misère des enfants.
Le désengagement progressif de l’état dans les services publics a accentué la pression sur les intervenants qui n’arrivent plus à couvrir adéquatement les signalements.
Des services sociaux cannibalisés par l’hospitalo-centrisme ajoutent aux difficultés de répondre juste à temps.
Les contradictions dans la loi entre le bien de l’enfant et son maintien dans son milieu familial engendrent d’autres confusions.
La confidentialité des dossiers de signalement complique la sortie du travail en silo.
Le droit inaliénable de procréer indépendamment de ses capacités grossit les risques de dérapage.
Le largage des jeunes par la DPJ à 18 ans donne une impression de s’en débarrasser sans plus de soucis pour leurs lendemains incertains.
LE REDRESSEMENT
Assurément, la seule nomination d’un directeur national de la protection de la Jeunesse ayant titre de sous-ministre ne suffira pas.
On peut déjà percevoir qu’une refonte de la loi et une révision des pratiques s’imposent avant de jouer dans de nouvelles structures.
Détacher la DPJ du système hospitalo-centriste se révèle une bonne idée. Cependant, cette idée éveillera l’appétit de ceux qui voudraient un ministère distinct pour les services sociaux.
Une véritable stratégie de réduction des inégalités sociales devrait également animer le gouvernement dans sa volonté que plus jamais un enfant ne soit martyrisé.
Vaut mieux s’affairer à préparer la piste d’atterrissage pour le futur ange national plutôt que de le faire atterrir maintenant au milieu de nulle part !