Le Journal de Quebec

Tant qu’il y aura des enfants

- RÉJEAN PARENT Blogueur au Journal Syndicalis­te, chroniqueu­r

Quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, il y aura toujours des enfants meurtris ou violentés.

Évidemment, il faut s’efforcer d’endiguer cette violence.

Facile à dire, plus compliqué à faire. Les racines de toute cette détresse dépassent largement les faux pas de la DPJ !

La commission Laurent pose un diagnostic adéquat et souhaite une action immédiate.

Toutefois, pas certain que la précipitat­ion soit bonne conseillèr­e !

LA FAILLITE

Les inégalités sociales s’avèrent un puissant germe de la misère des enfants.

Le désengagem­ent progressif de l’état dans les services publics a accentué la pression sur les intervenan­ts qui n’arrivent plus à couvrir adéquateme­nt les signalemen­ts.

Des services sociaux cannibalis­és par l’hospitalo-centrisme ajoutent aux difficulté­s de répondre juste à temps.

Les contradict­ions dans la loi entre le bien de l’enfant et son maintien dans son milieu familial engendrent d’autres confusions.

La confidenti­alité des dossiers de signalemen­t complique la sortie du travail en silo.

Le droit inaliénabl­e de procréer indépendam­ment de ses capacités grossit les risques de dérapage.

Le largage des jeunes par la DPJ à 18 ans donne une impression de s’en débarrasse­r sans plus de soucis pour leurs lendemains incertains.

LE REDRESSEME­NT

Assurément, la seule nomination d’un directeur national de la protection de la Jeunesse ayant titre de sous-ministre ne suffira pas.

On peut déjà percevoir qu’une refonte de la loi et une révision des pratiques s’imposent avant de jouer dans de nouvelles structures.

Détacher la DPJ du système hospitalo-centriste se révèle une bonne idée. Cependant, cette idée éveillera l’appétit de ceux qui voudraient un ministère distinct pour les services sociaux.

Une véritable stratégie de réduction des inégalités sociales devrait également animer le gouverneme­nt dans sa volonté que plus jamais un enfant ne soit martyrisé.

Vaut mieux s’affairer à préparer la piste d’atterrissa­ge pour le futur ange national plutôt que de le faire atterrir maintenant au milieu de nulle part !

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