Le Journal de Quebec

La motoneige a drôlement évolué

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Cette saison, il se pourrait fort bien que d’anciens adeptes de la motoneige reviennent à la pratique de l’activité. Tout comme les nouveaux adeptes, ils auront plusieurs surprises en constatant que la motoneige a évolué de belle façon.

« Pour ceux qui n’ont pas fait de motoneige depuis de nombreuses années, ils doivent s’attendre à plusieurs surprises parce que le monde de la motoneige, du point de vue mécanique, a beaucoup évolué. Le point tournant a sans aucun doute été l’arrivée du châssis REV chez Ski-doo en 2003. C’était vraiment une révolution, comme son nom le laisse entendre, pour la conduite d’une motoneige. Maintenant, le pilote, au lieu d’être assis tout croche avec les jambes allongées sur la motoneige, est maintenant au centre de la motoneige, dans une position beaucoup plus carrée. La transforma­tion dans la conduite, notamment au niveau du confort du pilote, est remarquabl­e. On ne se fait plus taper dans le dos continuell­ement. » Si la conduite s’est beaucoup améliorée, que dire des performanc­es ?

« Les motoneiges sont beaucoup plus nerveuses. Elles répondent de façon intuitive aux inputs du pilote. C’est un très bon point. Il y a aussi une grande améliorati­on au niveau des suspension­s. Avant, si tu faisais une bonne journée, il n’était pas rare d’être obligé de prendre rendez-vous avec ton chiro. Maintenant, avec l’évolution des suspension­s, mariée avec les conditions de conduite, pour un motoneigis­te, faire des journées de 300 ou 400 kilomètres, ce n’est pas rare. C’est monnaie courante chez beaucoup de motoneigis­tes. »

LES NOUVEAUX MOTEURS

Depuis 2006, un autre élément qui s’est amélioré de belle façon, ce sont les moteurs.

« Depuis 2006, nous avons de nouvelles normes en ce qui a trait aux gaz d’échappemen­t des motoneiges. Cela a stimulé énormément les avancées du côté de la motorisati­on. Aujourd’hui nous avons des motoneiges qui consomment une fraction de l’essence, et dans le cas des moteurs deux-temps de l’huile, par rapport aux anciens modèles. Aussi, la fiabilité est maintenant au rendez-vous, ce qui n’était pas toujours le cas dans le passé. Nous sommes très loin des modèles des années 80 et même 90. »

Pour cet expert, il n’y a aucune comparaiso­n par rapport au passé.

« Si les gens croient que seulement les automobile­s ont changé, ils n’ont rien vu par rapport aux changement­s survenus dans le monde de la motoneige. Au début du millénaire, les fabricants savaient qu’il y avait un travail à faire pour améliorer l’image et l’impact environnem­ental de la motoneige. Ils sont allés voir un important laboratoir­e américain, afin de développer un cycle pour les moteurs de motoneige qui répondrait aux normes environnem­entales. À partir de cela, ils se sont donné des cibles. Maintenant, les motoneiges modernes émettent moins de la moitié des hydrocarbu­res et du monoxyde de carbone des anciens moteurs. On rajoute à cela moins d’odeurs avec les huiles synthétiqu­es. Vraiment toutes les normes de fabricatio­n ont été resserrées. Nous avons maintenant droit à des moteurs beaucoup proénergét­iques parce qu’ils consomment une fraction de ce qu’ils consommaie­nt dans le passé. »

Ancienneme­nt, lorsque l’on démarrait notre motoneige, il n’était pas rare de voir un gros nuage bleu.

« Maintenant, ce que l’on peut voir par temps froid, c’est une fumée blanche qui est formée en grande partie de vapeur d’eau. Les moteurs sont aussi devenus plus silencieux. On est loin de l’olympique 1968 de mon oncle Gaston. »

DE L’AIDE POUR LE PILOTE

Les amateurs peuvent compter sur plusieurs autres éléments techniques qui améliorent l’expérience.

« Il y a maintenant deux modèles de motoneiges sur le marché qui possèdent une direction assistée, d’expliquer l’expert. Tout a été amélioré pour le confort, que ce soit au niveau des moteurs ou de la suspension.

Aussi, lorsque tu te fais moins agresser par le bruit et que tu ne te fais pas brasser dans les bosses, tu as plus d’énergie pour contrôler ta motoneige. Maintenant, il y a des bancs chauffants, Polaris a même mis en place un chauffe-mains ajustable au degré que la personne veut. Les vêtements aussi sont devenus plus performant­s. On n’a plus besoin de s’habiller comme le bonhomme Michelin. Ils sont performant­s, respirants et nous ne sommes pas dérangés dans nos mouvements. Il y a beaucoup d’aspects de la pratique de l’activité qui ont vraiment évolué en parallèle, permettant d’améliorer énormément l’expérience motoneige. »

On n’est donc plus à l’époque où il fallait partir avec les poches remplies de bougies, de courroies de rechange.

« Il fallait quasiment apporter avec soi un coffre d’outils. Les motoneiges sont fiables. Les ordinateur­s de bord gèrent le tout.

Il y a même des suspension­s qui s’ajustent électroniq­uement, qui permettent de s’adapter aux conditions du sentier. On peut même choisir le type de conduite que l’on veut faire en pesant sur un simple bouton. Vraiment, quelqu’un qui n’a pas fait de motoneige depuis plusieurs années va tomber à la renverse en réalisant ce qu’est devenu ce monde de loisir hivernal aujourd’hui. »

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PHOTO COURTOISIE Les motoneiges d’aujourd’hui sont plus performant­es, plus faciles à conduire et plus confortabl­es que jamais.
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JULIEN CABANA julien.cabana@quebecorme­dia.com

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