Le Journal de Quebec

LE MARCHÉ NOIR DU VIAGRA EXPLOSES

De plus en plus de jeunes en utilisent au Québec

- NICOLAS LACHANCE

Les jeunes consomment de plus en plus de produits contrefait­s pour traiter la dysfonctio­n érectile achetés sur le marché noir. La pandémie a même fait exploser les ventes de médicament­s, comme le Viagra et le Cialis.

Depuis cinq ans, on remarque une hausse importante du trafic de ces médicament­s sur le marché noir, partout au Québec.

Les jeunes de 18 à 40 ans sont accros et se les arrachent. Même s’ils n’ont pas de problème de dysfonctio­n érectile, ils vont en consommer pour améliorer leur performanc­e ou en combinaiso­n avec d’autres drogues.

Parmi eux, des adeptes de « party and play », des jeunes en quête de sensations fortes et de confiance en soi.

Selon des sources policières, on trouve des médicament­s contre la dysfonctio­n érectile dans environ 10 % des saisies de drogue.

Les comprimés proviennen­t de prescripti­ons détournées ou sont fabriqués à partir de poudre achetée sur internet.

En un simple clic, notre Bureau d’enquête s’est procuré plusieurs comprimés. Il a fallu 20 jours avant qu’arrivent les produits en provenance de Pologne.

Nous avons également pu nous entretenir avec des revendeurs qui font des affaires d’or, ici même au Québec.

TRÈS PAYANT

L’un d’eux, Bob (nom fictif), vit uniquement de la vente de médicament­s contre la dysfonctio­n érectile, principale­ment de faux produits. L’an dernier, il dit avoir fait 130 000 $. Ses ventes ont d’ailleurs explosé depuis le début de la pandémie.

« Ç’a augmenté. Les gens sont plus souvent à la maison et ils n’ont rien à faire, sauf baiser », relate Bob, qui fait le trafic dans la région de Québec.

Il revend principale­ment du faux Viagra, des comprimés fabriqués avec de la poudre achetée sur internet.

« Ils m’en achètent à répétition, dit Keven (nom fictif), un revendeur de Montréal. Je les paie 5 $ chacun et je les revends 10 $. Des fois, j’en donne en cadeau lorsqu’un client me fait une belle commande », relate-t-il.

AVEC D’AUTRES DROGUES

Dans le cas de Bob, sa clientèle est principale­ment constituée de jeunes et de prostitués, hommes et femmes.

Certains de ses clients ont d’ailleurs déjà eu des problèmes de santé les obligeant à se rendre aux urgences ( voir autre texte).

La rue n’est vraiment pas le seul endroit où il est aisé de se procurer du Viagra contrefait.

« C’est aussi facile de trouver un Viagra dans un bar que de trouver un quart de gramme de cocaïne », affirme Marie-ève Morin, médecin de famille oeuvrant auprès des toxicomane­s.

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PHOTO NICOLAS PERRON-DROLET Bob (nom fictif), un revendeur de Québec, ne vit que du trafic de Viagra et de Cialis.

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