LE MARCHÉ NOIR DU VIAGRA EXPLOSES
De plus en plus de jeunes en utilisent au Québec
Les jeunes consomment de plus en plus de produits contrefaits pour traiter la dysfonction érectile achetés sur le marché noir. La pandémie a même fait exploser les ventes de médicaments, comme le Viagra et le Cialis.
Depuis cinq ans, on remarque une hausse importante du trafic de ces médicaments sur le marché noir, partout au Québec.
Les jeunes de 18 à 40 ans sont accros et se les arrachent. Même s’ils n’ont pas de problème de dysfonction érectile, ils vont en consommer pour améliorer leur performance ou en combinaison avec d’autres drogues.
Parmi eux, des adeptes de « party and play », des jeunes en quête de sensations fortes et de confiance en soi.
Selon des sources policières, on trouve des médicaments contre la dysfonction érectile dans environ 10 % des saisies de drogue.
Les comprimés proviennent de prescriptions détournées ou sont fabriqués à partir de poudre achetée sur internet.
En un simple clic, notre Bureau d’enquête s’est procuré plusieurs comprimés. Il a fallu 20 jours avant qu’arrivent les produits en provenance de Pologne.
Nous avons également pu nous entretenir avec des revendeurs qui font des affaires d’or, ici même au Québec.
TRÈS PAYANT
L’un d’eux, Bob (nom fictif), vit uniquement de la vente de médicaments contre la dysfonction érectile, principalement de faux produits. L’an dernier, il dit avoir fait 130 000 $. Ses ventes ont d’ailleurs explosé depuis le début de la pandémie.
« Ç’a augmenté. Les gens sont plus souvent à la maison et ils n’ont rien à faire, sauf baiser », relate Bob, qui fait le trafic dans la région de Québec.
Il revend principalement du faux Viagra, des comprimés fabriqués avec de la poudre achetée sur internet.
« Ils m’en achètent à répétition, dit Keven (nom fictif), un revendeur de Montréal. Je les paie 5 $ chacun et je les revends 10 $. Des fois, j’en donne en cadeau lorsqu’un client me fait une belle commande », relate-t-il.
AVEC D’AUTRES DROGUES
Dans le cas de Bob, sa clientèle est principalement constituée de jeunes et de prostitués, hommes et femmes.
Certains de ses clients ont d’ailleurs déjà eu des problèmes de santé les obligeant à se rendre aux urgences ( voir autre texte).
La rue n’est vraiment pas le seul endroit où il est aisé de se procurer du Viagra contrefait.
« C’est aussi facile de trouver un Viagra dans un bar que de trouver un quart de gramme de cocaïne », affirme Marie-ève Morin, médecin de famille oeuvrant auprès des toxicomanes.