Le Journal de Quebec

Moment douloureux

- MICHEL BERGERON

Claude Julien est un homme intelligen­t et il savait que ça s’en venait. Par contre, en tant qu’entraîneur-chef, même si tu t’attends à recevoir l’appel de congédieme­nt, le choc est toujours brutal.

Je le sais parce que je l’ai vécu.

En 1990, quand j’ai été congédié par les Nordiques de Québec.

En revenant à la maison, j’avais été intercepté par la police en raison de ma conduite erratique. Je me souviens très bien que les agents étaient venus me voir pour me demander si j’étais sous l’effet de l’alcool.

Pourtant, il n’en était rien. J’étais simplement assommé. Je savais que ça s’en venait, mais, peu importe, quand tu reçois la confirmati­on, le choc est brutal.

Je remercie encore ces policiers, qui avaient eu l’amabilité de m’escorter jusqu’à chez moi.

Le coach en moi n’a donc pas le choix d’éprouver de la sympathie chaque fois qu’un entraîneur perd son emploi. Malheureus­ement, on sait tous dans quoi on s’embarque quand on accepte le poste d’entraîneur-chef d’une équipe de la LNH.

Souvent, on dit qu’un entraîneur est engagé pour être congédié. À mes yeux, c’est tout faux ! Un entraîneur est engagé pour gagner, point final.

Après un bon début de saison, tout s’est écroulé comme un château de cartes pour le Canadien. Les nouvelles acquisitio­ns qu’on vénérait en début de saison connaissen­t plus de difficulté­s, tout comme les jeunes joueurs qui menaient la charge lors de l’heureuse séquence de l’équipe.

VICTIME DES ATTENTES

Le directeur général Marc Bergevin n’avait pas le choix de procéder à ce changement d’entraîneur. L’organisati­on du Canadien de Montréal a placé la barre extrêmemen­t haut en début de saison en se permettant de parler de coupe Stanley.

À partir de ce moment, il était clair que la pression était très élevée sur l’entraîneur-chef.

Je crois que la relation entre Bergevin et Julien était bonne, mais ce genre de décision va au-delà des sentiments personnels.

Maintenant, c’est à Dominique Ducharme de jouer. Je dois avouer que le fait qu’on le nomme par intérim me chicote un peu. C’est un vote de confiance, mais à moitié.

Chose certaine, il a fait ses classes et a gravi les échelons pour se rendre où il est aujourd’hui.

QUELS AJUSTEMENT­S ?

Il ne faut peut-être pas s’attendre à un virage à

180 degrés, mais il est évident qu’il va arriver avec ses idées. Quand tu es adjoint, tu dois souvent te plier à la majorité et, la plupart du temps, c’est l’entraîneur-chef qui a le dernier mot. Ce n’est pas parce que tu es un entraîneur adjoint que tu es toujours en accord avec les décisions.

Maintenant, c’est lui le maître à bord. Et çacommence maintenant.

Déjà, il doit préparer son équipe pour le match de ce soir contre les Jets de Winnipeg. En profitera-t-il pour complèteme­nt remanier ses trios ? Pour tenter d’implanter rapidement un nouveau système ?

On le saura bien assez vite.

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