Le Journal de Quebec

Résultats mitigés pour les tests rapides dans les écoles

- DAPHNÉE DION-VIENS

L’utilisatio­n de tests rapides dans les écoles est loin d’être la panacée, affirme la pédiatre et épidémiolo­giste Caroline QuachThanh, à la lumière d’un projet pilote mené dans deux écoles montréalai­ses.

Depuis un mois, l’équipe de la Dre QuachThanh mène une étude dans deux écoles secondaire­s de Montréal, l’école publique Calixa-lavallée à Montréal-nord et le Pensionnat du Saint-nom-de-marie, un établissem­ent privé situé à Outremont.

Dans ces deux écoles, des tests rapides ont été réalisés chaque semaine auprès de 25 % des élèves et du personnel qui ont accepté de participer à ce projet pilote.

Or, aucun cas positif n’a été dépisté jusqu’à maintenant grâce aux tests rapides aléatoires, dont les résultats ont tous été confirmés par des tests PCR qui nécessiten­t une analyse en laboratoir­e.

Procéder à des tests rapides de façon aléatoire n’est pas la solution pour le réseau scolaire, conclut la Dre Quach.

« Je ne suis pas convaincue que ça va répondre aux besoins. S’il n’y a pas déjà une éclosion, je ne pense pas que ça aide beaucoup de le faire de façon aléatoire », a-t-elle affirmé au Journal.

Le déploiemen­t de tests rapides à grande échelle dans les écoles, sans cible particuliè­re « serait beaucoup d’investisse­ment, de temps et d’énergie alors que ces tests pourraient être mieux utilisés ailleurs », dit-elle.

DÈS L’APPARITION DE SYMPTÔMES

Ces tests ont aussi été utilisés pour savoir si des élèves ou membres du personnel qui avaient développé des symptômes pendant la journée étaient positifs. Encore une fois, aucun cas de COVID-19 n’a été repéré de cette façon.

Les personnes symptomati­ques qui ont un résultat négatif à un test rapide doivent tout de même se soumettre à un test PCR et s’isoler à la maison en attente du résultat, puisque le taux d’efficacité des tests rapides est de 60 %, souligne la Dre Quach-thanh.

Le seul avantage jusqu’à maintenant a été de pouvoir repérer quelques cas positifs d’élèves qui avaient contracté le virus après avoir été en contact avec une autre personne déclarée positive dans la même bulle-classe.

« Ça permet alors une interventi­on plus rapide au niveau des familles », affirme Dre Quach-thanh, qui compare alors l’utilisatio­n de ces tests réalisés en milieu scolaire à « une clinique mobile ».

Le gouverneme­nt Legault, qui a reçu 2,6 millions de tests rapides provenant d’ottawa, a été vivement critiqué pour n’en avoir utilisé que très peu jusqu’à maintenant. Québec privilégie l’utilisatio­n de ces tests en entreprise, plutôt que dans le réseau scolaire, afin de réduire le nombre d’éclosions en milieu de travail.

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DRE CAROLINE QUACH-THANH Épidémiolo­giste

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