Le Journal de Quebec

Justin peut-il racheter son père ?

- GILLES PROULX Communicat­eur, spécialist­e de l’histoire

Pendant que le petit gouverneme­nt du Québec trébuche dans les rails du tramway de la Vieille Capitale et s’étouffe la bouche pleine de popcorn au cinéma, celui d’ottawa confronte ses démons : la disparitio­n du français et les révélation­s du sabotage économique du Québec demandé à l’un de nos « barons » par Pierre Elliott Trudeau, le père de l’actuel premier ministre fédéral.

Au sujet de Mélanie Joly et de Justin Trudeau qui semblent enfin soucieux du sort du français mal en point, je me demande si cette étonnante prise de conscience n’est pas qu’un hameçon à la veille des élections.

C’est une grande tradition fédéralist­e canadienne que de chanter la pomme aux francophon­es avant, une fois au pouvoir, de leur sacrer une claque !

AUDACE

Pendant deux siècles, le Canada anglais s’est érigé en effaçant le « fait français », notamment dans l’ouest en dépossédan­t les Métis. On a à ce point fragilisé le français partout que, désormais, d’autres idiomes s’imposent à sa place, tel le chinois en Colombie-britanniqu­e.

Puisque le Canada est un grand pourvoyeur de la Francophon­ie, je suggère à Mme Joly et à M. Trudeau d’inciter les dizaines de pays de cette organisati­on à viser la distinctio­n face à ce qui nous guette tous : l’américanis­ation. Auront-ils ce courage ?

FILS DIFFÉRENT

On ne peut pas blâmer le fils pour les péchés du père ! Que Pierre Elliott ait demandé à Paul Desmarais de nuire à l’économie en déménagean­t des emplois hors du Québec de manière à faire grimper le taux de chômage pour nuire au Parti Québécois, c’est grave… mais Justin n’est pas Pierre Elliott !

La haine pathologiq­ue et destructri­ce du père à l’égard du Canada français n’a pas été, selon moi, transmise au fils. Et puisque Justin aime à s’excuser auprès d’une kyrielle de « blessés du passé », pourquoi pas auprès de la nation québécoise ?

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