Le Journal de Quebec

L’info, priorité de la SRC ? Mon oeil !

- GUY FOURNIER guy.fournier @quebecorme­dia.com

Quelles que soient les circonstan­ces ou les questions, Radio-canada a toujours raison.

Après avoir passé en revue les dernières audiences du CRTC pour le renouvelle­ment des licences de Radio-canada, j’ai eu la pénible impression d’un « copier-coller ». À chacune de ses comparutio­ns devant le CRTC, une commission d’études ou un comité parlementa­ire, le diffuseur public a réponse ponse à tout et se tire de chaque piège comme Houdini.

Au dernier jour des audiences du CRTC, la PDG, Catherine Tait, a renvoyé dos à dos tous les intervenan­ts s qui l’avaient précédé e. Comme tous ses prédédéces­seurs depuis trois décennies, elle a brandi l’ineffable mandat de Radio-canada : « renseigner, éclairer et divertir ». Muni d’un tel bouclier, on peut repousser toutes les critiques.

Qu’il y ait unanimité des intervenan­ts sur une question ou sur une autre, Radio-canada n’en a cure. Mais lorsqu’il s’agit d’accueillir des thèmes à la mode comme la parité des genres, la diversité, l’inclusion ou la lutte au racisme, on ouvre grands les bras. Ces initiative­s vertueuses n’altérant pas le cours de ses pratiques, Radio-canada les accepte d’emblée, même qu’elle les invite. Ne sont-elles pas souveraine­s pour l’image de la société ?

L’ABANDON GRADUEL DE LA PUBLICITÉ

Radio-canada a accueilli froidement la recommanda­tion du comité Yale sur l’abandon graduel de la publicité, à commencer par les émissions de nouvelles. Cette recommanda­tion, qui est loin d’être la première du genre, avait pourtant fait l’unanimité de presque tous les intervenan­ts. Sans surprise, les diffuseurs privés l’avaient cautionnée avec enthousias­me, même si ce n’est pas tout à fait le rôle du CRTC de décider de l’affaire.

Malgré cet appel généralisé pour que Radio-canada modère sa gourmandis­e pour la publicité, madame Tait a profité des audiences pour défendre bec et ongles Tandem, son nouveau gadget publicitai­re, décrié par son propre personnel à Toronto comme à Montréal. Abandonner la publicité au moins durant les principaux téléjourna­ux serait donc si douloureux ? Même si on devait y arriver en éliminant un quiz, une émission de variétés ou même une série, le manque à gagner n’entraînera­it ni la ruine de Radio-canada ni la réprobatio­ntion dedes téléspecta­teurs. areille décision urait u le mérite de démontrer d que la société d’état est à l’écoute de son auditoire, qu’elle reconnaît l’importance t de ne pas faire la a sourde oreille aux req quêtes répétées de millions millio de Canadiens. Il serait aussi plus facile de prêter foi à la direction de CBC/RAdio-canada lorsqu’elle répète à chaque occasion que l’informatio­n est sa priorité.

AU MOINS EUX SONT ZÉLÉS !

Quand je vois le temps qu’occupent les messages publicitai­res dans Le téléjourna­l, quand je constate qu’en plus des multiples pauses publicitai­res qui interrompe­nt cinq ou six fois par heure la plupart des émissions, quand je vois qu’on se permet en plus des bandeaux publicitai­res et des promotions qui cachent une partie de l’écran, force m’est de conclure que les 300 personnes chargées de siphonner les annonceurs sont sûrement les employés les plus zélés de Radio-canada.

Ce n’est pas parce que l’informatio­n s’améliorait que Tony Burman, directeur de l’informatio­n au réseau anglais, a quitté la CBC en 2007. Ce n’est pas non plus pour donner plus d’importance à l’informatio­n qu’en 2012, Alain Saulnier, directeur de l’informatio­n au réseau français, a été brutalemen­t congédié.

Si l’informatio­n était à CBC/ Radio-canada la priorité que l’on prétend, l’un et l’autre de ces deux journalist­es émérites seraient encore en poste. Et jamais, on n’aurait saucissonn­é Le téléjourna­l pour y introduire des messages commerciau­x.

 ??  ??
 ??  ?? Catherine Tait
Catherine Tait

Newspapers in French

Newspapers from Canada