Le Journal de Quebec

AUTOPSIE D’UN CONGÉDIEME­NT ANNONCÉ

- JONATHAN BERNIER,

La chute des dernières semaines, le manque d’enthousias­me des

troupes, les débuts de match amorphes, les revers contre la pire équipe de la LNH. Plusieurs

indices pointaient vers la nouvelle qui est tombée hier matin : celle du congédieme­nt de Claude Julien. En temps normal, Marc Bergevin se serait peut-être montré un peu plus patient. Mais dans une saison de 56 matchs, il devait réagir rapidement.

Bergevin coche les quatre cases

Un gros attaquant de puissance, un marqueur régulier, un défenseur venant stabiliser la brigade défensive de l’équipe et un gardien de but numéro 2 capable de remporter des matchs de façon régulière. Souvent, au cours des derniers mois, Marc Bergevin a rappelé qu’il avait « coché les quatre cases » qu’il manquait à sa liste pour rendre son équipe compétitiv­e. Lorsque, de l’avis du directeur général, tous les éléments sont en place, il incombe à l’entraîneur de faire lever le gâteau.

Une équipe à l’image de Julien

D’ailleurs, pour la première fois depuis qu’il était en poste, Claude Julien pouvait miser sur une équipe à son image. Le genre de club qu’il aime diriger : de la vitesse, des joueurs avec un bon gabarit et une profondeur lui permettant d’utiliser tout son personnel et de mettre en place un système plus agressif défensivem­ent. Encore une fois, Bergevin était donc en droit de s’attendre à des résultats. Ce qu’il a obtenu au cours des 12 premiers matchs avant que ça ne se gâte.

Passage à vide

Difficile d’expliquer comment une équipe peut passer d’un dossier de 8-2-2 pour amorcer la saison à une séquence où elle n’est en mesure de gagner qu’un match sur six (1-3-2). Oui, les autres formations ont resserré leur jeu. Mais cela démontre que le Canadien, lui, a stagné. Dire que devant leur début de saison éclatant, l’équipe s’était donné pour mission de ne pas subir deux revers consécutif­s.

Déclaratio­ns étranges au retour de la semaine de congé

« On n’était pas à point mentalemen­t », « on a été brouillons en prolongati­on ». Ces deux déclaratio­ns de Julien au cours du weekend avaient de quoi laisser perplexe. Au cours des six jours précédents, le Canadien n’avait pas disputé de match. Que ce soit à l’entraîneme­nt ou pendant les séances vidéo, on avait axé tous les efforts sur la mise au point de ce qui faisait défaut. Que les joueurs n’aient pas été prêts mentalemen­t ou physiqueme­nt est un non-sens… ou une excuse qui ne tenait pas la route.

Défaites contre les Sénateurs

Lorsque les attentes sont élevées, il est impensable de perdre trois fois en quatre matchs contre la pire équipe de la LNH. Surtout de la façon que les défaites sont survenues dans la capitale fédérale, dimanche et mardi. Les hommes de Claude Julien sont sortis amorphes et sans vie. Les jeunes Sénateurs leur ont donné une leçon sur le plan de l’éthique de travail. Pas normal pour une équipe censée regorger de leaders comme le Canadien.

Attaque massive en panne

L’excuse des présences de Jordan Weal et de Victor Mete au sein de l’attaque massive ne pouvait plus être utilisée. Kirk Muller a donc payé pour l’incapacité du Canadien à marquer avec l’avantage d’un homme. Mardi, le Tricolore a atteint le fond du baril, ne dirigeant que deux tirs au but en trois supériorit­és numériques. À la première occasion, il n’a même pas été capable d’entrer en territoire ennemi. Au cours des 11 derniers matchs, il n’a profité que de deux de ses 29 occasions (7 %). Depuis l’arrivée de Muller en 2016-2017, l’attaque massive a franchi une seule fois le plateau des 20 % (21,2 % en 2017-2018) de réussite.

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PHOTO D’ARCHIVES Claude Julien dirigeait une équipe amorphe depuis une dizaine de matchs.

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