« Le fond du baril » pour l’aéroport de Québec
Seulement 100 000 passagers sont attendus en 2021
L’aéroport international Jean-lesage de Québec (YQB) prévoit toucher « le fond du baril » en 2021 alors que seulement 100000 passagers sont attendus.
L’industrie aérienne tourne toujours au ralenti et la pandémie continuera de faire mal aux finances de l’aéroport de Québec.
Les attentes de la direction pour cette année représentent un plongeon d’environ 95 % du trafic par rapport à 2019 où 1 789 005 voyageurs ont transigé par YQB.
Hier, la direction a révélé les résultats financiers de sa dernière année. Et le pire serait encore à venir.
Malgré la réduction de ses frais d’exploitation et le licenciement d’une cinquantaine de travailleurs, l’aéroport a affiché des pertes de 26,7 M$ en 2020. « D’ici un retour à la rentabilité », vers 2024, l’établissement s’attend à devoir éponger un déficit de 94,6 M$, dont environ 49 M$ cette année.
« Pour nous, il est clair qu’on ne peut pas miser sur le retour très rapide des passagers », a réitéré Stéphane Poirier, président et chef de la direction, qui a qualifié la perte à venir pour 2021 de « catastrophique ».
Il affirme que son organisation a fait « des efforts surhumains », ces derniers mois.
En 2020, YQB avait pondu différents scénarios d’achalandage en fonction des impacts de la pandémie sur l’industrie aérienne.
« La réalité s’est avérée encore plus brutale que le pire des scénarios envisagés », concède la direction. L’aéroport a terminé l’année avec un total de 535 111 passagers.
YQB estime qu’il faudra compter encore au moins cinq ans avant de franchir de nouveau la barre des 1,7 million de voyageurs à Québec.
PLAN STRATÉGIQUE
Entre-temps, YQB prévoit déployer son plan stratégique mis sur pied en 2020 qui vise à diversifier ses sources de revenus et à assurer sa pérennité.
L’organisation souhaite optimiser sa zone d’achalandage, consolider la desserte aérienne régionale, construire un centre de fret aérien intermodal, aménager un parc aéroportuaire et mettre en place un centre de prédédouanement américain.
Pour réaliser ces différents chantiers, Québec et Ottawa seront invités à investir des dizaines de millions de dollars.
PREMIÈRE ÉTAPE
Ces dernières semaines, YQB a entamé le chantier de la première phase de son parc aéroportuaire, évaluée à 10 M$.
Certains citoyens ont récemment mentionné au Journal être inquiets quant aux travaux de déboisement en cours.
« Il s’agit de travaux préparatoires et ce n’est pas vraiment une grande surface. On parle d’un boisé d’environ 60 000 mètres carrés et le terrain en question a 6000 mètres carrés », a répondu M. Poirier, précisant qu’une entreprise devrait s’installer sur ce site dès l’été prochain.