Le Journal de Quebec

On dort mal, on mange mal et on bouge peu en pandémie

Une étude conclut sans surprise que des Québécois ont pris de bien mauvais plis

- HUGO DUCHAINE

Après un an de pandémie, les jeunes adultes québécois sont particuliè­rement nombreux à faire moins d’exercice, à manger de la malbouffe, à mal dormir et à rester plus longtemps devant un écran, conclut une étude.

Les 18 à 24 ans forment le groupe dont les habitudes de vie se sont le plus détériorée­s dans la dernière année, selon l’institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Que ce soit pour le sommeil, le temps devant un écran, l’activité physique, la prise de poids ou la mauvaise alimentati­on, ce sont les plus jeunes qui l’ont plus dur.

« Il va falloir essayer de rétablir ça, pour revenir au niveau prépandémi­e, au minimum », lance le conseiller scientifiq­ue de L’INSPQ, Étienne Pigeon.

« Car au Québec, nous n’étions déjà pas les champions des [saines] habitudes de vie », poursuit-il.

Les résultats dévoilés hier d’un sondage mené en février 2021 indiquent que près de la moitié des Québécois ont rapporté une détériorat­ion d’au moins trois habitudes de vie comparativ­ement au même moment avant la pandémie.

CERCLE VICIEUX

« Un cercle vicieux s’est installé », remarque M. Pigeon.

Il souligne que les longues heures devant les écrans nuisent au sommeil et que les mauvaises nuits plombent l’énergie pour bouger, par exemple.

Quarante-cinq pour cent des Québécois ont affirmé avoir ralenti la pratique d’une activité physique. Chez les jeunes adultes, c’est plus de la moitié. Au même moment, une personne sur quatre avale plus de malbouffe.

Étienne Pigeon estime que l’engouement et les bonnes intentions à rester en forme au début du confinemen­t se sont vite essoufflés.

Les restrictio­ns sanitaires sont aussi venues couper l’herbe sous le pied à l’effet d’entraîneme­nt des activités en groupe, souvent source de motivation.

Se rendre au travail, en transport en commun ou à vélo, par exemple, est aussi une activité compromise par le télétravai­l.

RATTRAPAGE

« Il va falloir mettre les bouchées doubles, voire triples », souffle la directrice générale de la Coalition québécoise sur la problémati­que du poids, Corinne Voyer.

« La prévention de la COVID-19 c’est super important [...], mais va falloir aussi s’intéresser aux autres problèmes de santé », ajoute-t-elle, précisant que le gouverneme­nt québécois est déjà en « rattrapage » pour ce qui est d’investir dans les saines habitudes de vie.

Tant Mme Voyer que L’INSPQ soutiennen­t que la détériorat­ion des habitudes de vie peut grandement nuire à la santé mentale des Québécois et avoir des conséquenc­es néfastes sur les maladies chroniques, déjà relayées au second plan pendant la pandémie.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Une jeune Montréalai­se profitait de la chaleur printanièr­e au canal de Lachine le 5 avril pour sortir un peu de chez elle.
PHOTO D’ARCHIVES Une jeune Montréalai­se profitait de la chaleur printanièr­e au canal de Lachine le 5 avril pour sortir un peu de chez elle.

Newspapers in French

Newspapers from Canada