Voir aussi la chronique de Emmanuelle Latraverse
« La société a évolué, et le visage des familles s’est transformé. »
Évidence, me direz-vous ? Au contraire, dès les premières lignes de son rapport, la commission Laurent propose une révolution du rôle et de la définition de la famille.
Le constat d’échec de la DPJ est sans appel. Son cadre juridique, ses normes, ses priorités ont trop longtemps été guidés vers une définition de la famille qui est dépassée.
La famille en 2021, ce n’est plus seulement papa, maman et leurs proches biologiques.
La famille c’est un réseau, des proches, des amis, des voisins. La famille ce n’est plus avant tout le lien du sang, mais surtout la stabilité d’un enfant pour la vie.
C’est donc un tournant majeur que propose la commission en faisant passer le bien-être de l’enfant avant la primauté des parents biologiques.
UNE NOUVELLE ADOPTION
Entendons-nous, le rapport Laurent ne propose pas d’abandonner les parents.
Au contraire, elle affirme leur droit à obtenir l’aide nécessaire pour surmonter les crises qui plombent leur vie et celle de leurs enfants.
Mais vient le moment où les enfants ont avant tout besoin de stabilité affective.
Voilà pourquoi, enfin, les délais interminables ne doivent plus servir de prétextes à barouetter des jeunes de famille d’accueil en famille d’accueil.
Surtout, en proposant une nouvelle forme d’adoption, la commission Laurent redonne à l’adoption son rôle premier. Grâce à l’adoption simple, un enfant gagnerait une famille adoptive pour la vie, sans perdre irrémédiablement le lien avec sa famille biologique.
Car adopter, c’est avant tout vouloir aimer et protéger un enfant pour la vie. Ce doit être un projet POUR un enfant, plutôt que l’accomplissement du rêve de deux adultes.
C’est là un rappel important. Un message qui dépasse largement le cadre de la protection de la jeunesse, mais qui devrait servir de rappel à l’ensemble des parents du Québec.