Morte, à cause de la secte antivaccin
Vous avez lu la triste histoire de Gisèle Beaudoin, cette femme qui a refusé de se faire vacciner… et qui est morte de la COVID-19 ?
Ça me fait penser à Éloïse Dupuis, cette mère de famille de 26 ans, membre des Témoins de Jéhovah, qui est morte au bout de son sang après avoir refusé une transfusion sanguine.
Deux femmes mortes à cause de leurs croyances irrationnelles.
UNE FOI « INÉBRANLABLE »
Comme Éloïse Dupuis,
Mme Beaudoin est tombée la tête la première dans une secte.
La secte des complotistes antivaccins.
Du jour au lendemain, cette chanteuse country de 70 ans, qu’on disait joyeuse et chaleureuse, s’est refermée comme une huître.
Tout ce qui l’intéressait, c’était les vaccins. Ou plutôt, les thèses complotistes dénonçant la pseudo-dangerosité des vaccins.
Elle se levait à quatre heures du matin pour regarder des vidéos antivaccins. Elle lisait tout ce qui s’écrivait sur le sujet, la moindre sottise, la moindre sornette.
Et quand elle sortait de sa bulle pour contacter ses proches, c’était pour leur dire de faire attention aux vaccins.
Elle était comme ces born again Christians qui ne parlent que de Jésus.
D’ailleurs, cette dame faisait partie d’une église évangélique, et l’on disait qu’elle avait une foi « inébranlable ».
C’est ça, le danger, avec les religions et les délires complotistes.
Il n’y a rien de rationnel là-dedans. Ce sont des croyances.
Et quand tu crois, quand tu es convaincu de détenir la Vérité, quand tu es sûr – à la suite d’une Révélation – de connaître le sens caché des choses, rien ni personne ne peut te faire changer d’idée.
Aucun fait, aucune étude scientifique.
Tu deviens, effectivement, inébranlable.
Comme un bloc de béton.
Plus on essaie de te prouver que tes croyances n’ont aucun sens, plus tu crois.
AVANCER DANS LES TÉNÈBRES
Ce week-end, je me disais que ça serait bien d’organiser un débat entre un antivaccin et un virologue à QUB radio.
Histoire de démonter un à un les « arguments » fallacieux des antivaccins.
Et puis, j’ai lu l’histoire de Gisèle Beaudoin, et je me suis dit : mauvaise idée. Un, ça serait leur accorder trop d’attention, les prendre trop au sérieux.
Et deux, ça ne donne rien. Tu ne peux pas discuter avec un croyant. Un croyant ne discute pas, il ne débat pas. Il évangélise.
La seule chose que tu vas réussir à faire en parlant avec un antivaccin est de le conforter dans ses croyances.
Au fil des treize derniers mois, j’ai eu l’occasion de parler à plusieurs scientifiques : virologues, infectiologues, épidémiologistes, spécialistes de santé publique.
Savez-vous ce que ces spécialistes ont en commun ?
Ils sont prudents.
Ils ne disent pas : « Voici la vérité ! » Mais : « Voici ce que les plus récentes découvertes nous permettent d’avancer. »
Pour eux, la science n’est pas une religion, mais une méthode, une démarche, une façon d’aborder le monde.
Les « illuminations », ils laissent ça aux adeptes. Eux avancent à tâtons dans les ténèbres qui nous entourent en tenant une petite lampe dans la main.
D’ailleurs, aucun virologue digne de ce nom ne vous dira que les vaccins sont 100 % sûrs.
Ce sont des chercheurs, pas des gourous.
Quand tu es convaincu de détenir la Vérité, rien ne peut te faire changer d’idée.