Saint-roch comparé à « Zombieland »
Des commerçants et des citoyens sont « extrêmement » inquiets depuis l’arrivée de Lauberivière
Cris, excréments humains, personnes à demi vêtues sur la place publique, itinérants endormis sur des balcons privés, l’arrivée de Lauberivière dans Saint-roch en fait voir de toutes les couleurs aux citoyens et commerçants du quartier qui sont « extrêmement » préoccupés et inquiets.
On parle même de « graves difficultés » depuis l’arrivée de Lauberivière. Certains résidents n’osent même plus sortir seuls le jour tellement ils ont peur pour leur sécurité, tandis que des commerçants vont jusqu’à faire des arrestations citoyennes.
La lune de miel n’a pas duré longtemps. Lauberivière a quitté ses locaux de la rue Saint-paul pour emménager dans un édifice flambant neuf en face du YMCA, sur la rue du Pont, au centre-ville de Québec, le 6 mars dernier, un projet de 32,5 millions $.
L’immeuble compte 149 chambres et logements destinés aux personnes en difficulté et en situation d’itinérance.
« INVIVABLE »
Si les choses se passent plutôt bien à l’intérieur, chaque usager ayant une chambre et une toilette privées à sa disposition, à l’extérieur, il en va tout autrement. Un commerçant a qualifié le secteur de « Zombieland ».
« C’est plus que des irritants. C’est absolument invivable comme situation », affirme Me François Leduc, qui est établi dans le quartier depuis plus de 30 ans.
PLUS D’ENCADREMENT
Une opinion qui est partagée par plusieurs personnes avec qui Le Journal s’est entretenu.
Le sujet a d’ailleurs rebondi à la séance du conseil municipal hier soir.
« Je n’étais pas contre le projet parce que cela nous apparaissait comme un progrès. Peut-être naïvement. Mais au-delà de ça, une fois que la décision est prise de s’implanter, il faut que ça se fasse de façon harmonieuse et dans le respect. Ça prend des balises. Il faut qu’il y ait un minimum d’encadrement », a ajouté Me Leduc.
« JE N’AI JAMAIS VÉCU ÇA »
Pionnier dans Saint-roch s’il en est, Napoléon Woo, propriétaire du restaurant Wok’n’roll, se trouve bien malgré lui au coeur de l’action.
« Voir du monde à moitié nu, c’est fréquent. Je n’ai jamais vécu ça. Je suis né dans Saint-roch. J’ai vu beaucoup d’affaires, mais ça, c’est pire encore. Je n’ai rien contre Lauberivière. La clientèle de Lauberivière est pénalisée parce que beaucoup de monde vient de l’extérieur, surtout de Montréal depuis que Valérie Plante a commencé à mettre les squatteurs dehors », estime-t-il.
La semaine dernière, le directeur général du refuge, Éric Boulay, a dit au Journal que l’intégration se passait bien à l’intérieur, tout en laissant entendre que des tensions étaient présentes à l’extérieur. M. Boulay n’a pas pu être joint hier.