Le Journal de Quebec

« Conseils d’affaires » et attoucheme­nts

L’accusé prétendait vouloir « transférer de l’énergie »

- KATHLEEN FRENETTE

Prétextant vouloir « sentir battre le coeur » de sa présumée victime et lui « transférer de l’énergie », un homme d’affaires de la région de Thetford Mines en aurait profité pour toucher les parties intimes d’une adolescent­e de 17 ans à une « dizaine de reprises ».

C’est du moins la version qui a été livrée, hier, par la jeune plaignante – dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publicatio­n – au procès de Roger Demers, président de Tapis Demers et propriétai­re, avec sa famille, d’une collection de plus de 500 véhicules de luxe.

À l’époque des crimes allégués, la présumée victime aurait été mise en contact avec Demers, 60 ans, afin d’obtenir « des conseils d’affaires » puisqu’elle avait de nombreuses ambitions entreprene­uriales.

« Je lui ai dit que je voulais lancer une ligne de vêtements et il m’a suggéré de créer une collection de lingerie », a-t-elle raconté au juge Christian Boulet.

TRANSFERTS D’ÉNERGIE

Lors de cette première rencontre, Demers lui aurait aussi dit qu’il « faisait des transferts d’énergie » et, pour « sentir son coeur », il aurait d’abord mis une main sur, puis sous les vêtements de la jeune fille, touchant du même coup son sein. Il aurait également expliqué à l’adolescent­e qu’il était essentiel de se « sentir femme » pour réussir.

« Il a demandé la couleur de mes sousvêteme­nts et, comme je ne le savais pas, j’ai dû lever mon chandail et baisser un peu mon pantalon pour le savoir. Comme c’était dépareillé, il m’a dit que la prochaine fois, il fallait que ça matche et m’a demandé de porter une robe à la prochaine rencontre », a-t-elle dit en réponse aux questions de la poursuivan­te, Me Valérie Lahaie.

À chacune des fois, la présumée victime dit avoir été « figée », ne sachant pas trop si le comporteme­nt de l’homme était « normal ».

FORTES VIBRATIONS

Lors de la dernière rencontre, Demers aurait amené la jeune femme au garage qui accueille sa collection de voitures. Alors qu’elle prenait place à bord d’une « Lamborghin­i ou d’une Ferrari », Demers aurait mis sa main sur l’entrejambe de sa présumée victime.

« Il m’a dit que les voitures me faisaient vibrer, que ça me faisait même jouir et que mon coeur battait très fort. Que si je travaille fort dans la vie, je pouvais avoir ça, puis il m’a demandé ce que j’étais prête à faire dans la vie pour avoir de l’argent », a-t-elle ajouté.

Le procès doit se poursuivre aujourd’hui.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? L’homme d’affaires et collection­neur Roger Demers avait ouvert les portes de ses garages au Journal, en décembre 2013.
PHOTO D’ARCHIVES L’homme d’affaires et collection­neur Roger Demers avait ouvert les portes de ses garages au Journal, en décembre 2013.

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