Le Journal de Quebec

Retour en piste pour le pilote paraplégiq­ue Robert Wickens

Il y a près de trois ans, le jeune pilote prodige Robert Wickens, originaire de Guelph en Ontario, était impliqué dans un terrible accident alors qu’il participai­t à L’ABC Supply 500 à Pocono Raceway.

- LOUIS-PHILIPPE DUBÉ

L’événement catastroph­ique a entraîné une série de blessures graves pour Wickens. Une fracture de la colonne vertébrale, des lésions à la moelle épinière, une fracture du cou et des fractures aux jambes, aux bras et aux côtes figuraient sur un bilan médical dévastateu­r. Cet événement l’a rendu paraplégiq­ue, et a presque mis fin à sa carrière de pilote.

Presque. Parce qu’hier, ce pilote prometteur et Recrue de l’année 2018 en Indy Car s’est présenté casque à la main dans les paddocks de l’équipe Bryan Herta Autosport à Mid-ohio lors d’une journée d’essais pour prendre le volant de la Hyundai Veloster N TCR #54, une voiture spécialeme­nt préparée pour un autre pilote paraplégiq­ue, Michael Johnson.

L’événement a certes attiré beaucoup d’attention médiatique. Pour Wickens, cette sortie constitue une étape cruciale pour son rétablisse­ment. L’équipe du Guide de l’auto a eu l’occasion de participer à un tête-à-tête virtuel avec cet athlète pour discuter de son retour sur piste bien mérité.

DANS L’HABITACLE DE LA HYUNDAI VELOSTER N TCR

« Alors, comment on se sent au volant d’une voiture de course ? »

C’est la première question que nous avions sur les lèvres lorsque le micro s’est allumé. Alors que certains auraient pu s’attendre à une réponse vraiment émouvante, Wickens y a répondu comme un vrai coureur automobile. « Quand j’ai vu la voiture et que j’ai pris place dans le siège, je me suis dit, c’est parti ! »

De toute évidence, la Hyundai Veloster N TCR #54 dans laquelle il prenait place n’est pas construite comme les autres sur la piste – et est loin derrière les voitures auxquelles Wickens est habitué sur le plan technique. En plus, la Hyundai Veloster N est à roues motrices avant !

Techniquem­ent, tout ce qui se trouve sous la taille lui est inutile, donc tout tourne autour du volant – qui fait office d’outil multifonct­ionnel. Les commandes manuelles se composent de deux anneaux métallique­s attachés au volant, qui sont reliés au système de freinage et à l’accélérate­ur par une série de tiges et d’articulati­ons. Le conducteur peut accélérer et freiner en poussant ou en tirant sur ces anneaux. Le volant est également équipé d’un jeu de palettes de changement de vitesse.

« Il n’y a pas de manuel d’instructio­ns avec cette voiture, il y a inévitable­ment eu une période d’adaptation », a déclaré Wickens à propos de sa première impression en piste. « Je salue le succès de Michael Johnson au volant de celleci, c’est tout un exploit », a-t-il ajouté.

Or, le pilote canadien a également semblé impression­né par les performanc­es globales de la Hyundai Veloster N TCR, allant jusqu’à mentionner que s’il n’avait pas su au préalable que c’était une voiture à traction, il lui aurait fallu un certain temps pour le comprendre.

REGARD VERS LE FUTUR

« J’apprécie l’opportunit­é offerte par Hyundai et Bryan Herta, et un grand merci à Michael Johnson pour cette collaborat­ion. L’aventure a été ardue pour arriver ici et l’expérience d’aujourd’hui a été incroyable­ment enrichissa­nte. Travailler avec l’équipe, ajuster la voiture, gagner de la vitesse et améliorer la maniabilit­é – c’était génial. La Veloster N TCR était un charme à conduire. Une fois que je me suis familiaris­é, j’ai commencé à comprendre ce dont j’avais besoin pour aller de l’avant avec mon handicap. »

Alors, quelle est la prochaine étape pour Robert Wickens ? L’entraîneme­nt, le soutien, une récupérati­on discipliné­e et quelques miracles l’ont amené là où il est aujourd’hui. Il affirme être très désireux de replonger dans la course profession­nelle. Mais d’ici là, il y a de nombreux défis à relever.

Interrogé sur la façon dont il entrevoyai­t ce possible retour définitif, Wickens a affirmé savourer le moment présent. « C’était la première fois depuis très longtemps, je pense depuis 2010, que je pouvais passer une journée sur la piste sans la pression de performer de la part des commandita­ires et spectateur­s. C’était juste moi et la voiture. Et à la fin de la journée, j’ai commencé à réaliser et à apprécier à quel point c’était une étape cruciale pour mon rétablisse­ment. »

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Le pilote canadien Robert a eu l’opportunit­é Wickens de conduire une voiture decoursepo­urlapremiè­re fois depuis son accident survenu en 2018.

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