Le Journal de Quebec

Des délais qui sont toujours plus longs

- ÉRIC YVAN LEMAY Bureau d’enquête

Les délais pour obtenir l’accès à des documents comme ceux pour les travaux de rénovation du Centre universita­ire de santé Mcgill (CUSM) n’ont cessé d’augmenter au cours des dernières années et les politicien­s ne semblent pas pressés de régler le problème.

Il n’est pas rare d’attendre 18 mois, deux ans ou même plus pour qu’une demande de révision soit entendue par un juge administra­tif.

« Au milieu des années 1990, il y avait zéro dossier en attente. Les délais étaient plus courts », dit l’avocate Joanne Côté, du cabinet PFD.

SECRET COMMERCIAL

Spécialisé­e dans les dossiers d’accès à l’informatio­n depuis 1988, elle a vu la situation changer avec le temps. « La loi sur l’accès est très technique et complexe », reconnaît Me Côté, qui assiste notamment des municipali­tés dans leurs démarches.

Il arrive souvent qu’un organisme public refuse un document en invoquant le secret commercial comme c’était le cas au CUSM.

Selon la Commission d’accès à l’informatio­n du Québec, il s’écoule en moyenne 583 jours entre une demande de révision et la décision d’un juge administra­tif.

RÉFORME ATTENDUE

Il y a deux semaines, en commission parlementa­ire, le ministre Éric Caire a ouvert la porte à des modificati­ons législativ­es. Elles ne se feront toutefois pas avant l’adoption d’un autre projet de loi sur la protection des renseignem­ents personnels prévue d’ici la fin de l’année.

Pourtant, dès 2012, l’ex-ministre JeanMarc Fournier avait mené des consultati­ons sur le sujet. Sous le gouverneme­nt Couillard, Rita de Santis, n’a pas pu mener à bien une réforme de la loi d’accès.

Le projet de loi de sa successeur­e, Kathleen Weil, est quant à lui mort au feuilleton à la veille de l’élection provincial­e de 2018. Par la suite, la ministre Sonia Lebel ne s’est pas fixé d’échéancier pour une réforme.

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