Voleurs de chiens sans scrupule en pandémie
Les pillards n’ont pas peur d’entrer dans les maisons
Les voleurs de chiens sont prêts à n’importe quelle bassesse pour tirer profit de l’explosion de la demande, quitte à se servir directement dans les chaumières ou à abandonner lâchement un animal qui ne fait plus leur affaire.
Parlez-en à Nancy Boily, une femme de la Rive-sud de Montréal qui a perdu son chien le mois dernier sur son terrain en plein après-midi.
À peine une heure plus tard, Taco a été retrouvé sans collier dans la réserve de Kahnawake, à presque 20 km de chez elle.
Mal à l’aise en présence d’étrangers, l’animal était insaisissable et il est mort happé par une voiture avant que Mme Boily ne puisse retourner le chercher.
« Ce n’était pas un chien qui était adoptable. Il mordait les étrangers. Probablement que les voleurs s’en sont aperçus et qu’ils s’en sont débarrassé », pense cette enseignante, qui a reçu la confirmation qu’il s’agissait bien de son cabot puisque sa micropuce a été retrouvée dans sa dépouille.
Ce pinscher lui avait coûté 800 $ il y a quatre ans, mais il en valait plus de 2000 $ à la fin de sa vie, s’il faut en croire les dernières publications sur les sites de petites annonces.
EN PLEIN JOUR
Les prix des caniches ont également grimpé en flèche depuis le début de la pandémie et une éleveuse de la Montérégie semble en avoir payé les frais il y a quatre semaines.
Mariz Tremblay était en train de laver la mère d’une portée de six chiots, quand un voleur est entré tout bonnement dans sa maison pour s’emparer de l’un des petits.
« Il était 9 h 20 du matin et j’étais dans une annexe à même pas 30 mètres de la maison. La personne devait donc avoir prévu son coup », évoque-t-elle, la gorge nouée.
En 32 ans de métier, jamais Mme Tremblay n’avait été victime d’un vol. Ce récent événement l’a amenée à s’équiper de six caméras de surveillance afin que cela ne se reproduise plus.
PARTOUT AU QUÉBEC
Les éleveurs et les maîtres de chiens sont aussi appelés à redoubler de vigilance dans la grande région de Québec, où les vols se sont succédé depuis le début de la crise sanitaire.
« Avant la pandémie, on n’entendait presque jamais des histoires comme ça, mais maintenant, ça arrive souvent », s’étonne la vétérinaire Amélie Blanchet.
Le président de l’union des éleveurs canins du Québec espère pour sa part que les choses reviendront à la normale après la pandémie.
« Les gens dépensent présentement leur budget de voyage en animaux de compagnie, mais quand tout ça va être passé, la demande va retrouver l’offre », anticipe Serge Boudrias.