Le Journal de Quebec

Le milieu de la lutte au décrochage veut des chiffres

- NORA T. LAMONTAGNE

Chercheurs et organismes communauta­ires réclament des données gouverneme­ntales à jour sur le décrochage au Québec en temps de pandémie, alors que les plus récentes datent d’il y a trois ans.

« On est capable d’avoir le nombre de cas de COVID chaque jour dans la province, mais pas le nombre de jeunes qui ont abandonné l’école au 30 septembre 2020 », s’indigne Égide Royer, professeur spécialist­e de la réussite scolaire.

Si les directions d’école secondaire sont habituelle­ment très au fait des élèves qui songent à abandonner leurs cours, il est en effet impossible d’obtenir un portrait global plus récent que celui de 2017-2018, alors que le taux de décrochage s’élevait à 13,6 %.

Le ministère de l’éducation nous dirige vers les établissem­ents pour des données plus à jour.

Toutefois, les centres de services scolaires ne peuvent nous les fournir : ils ignorent si l’élève qui a quitté une école s’est réinscrit ailleurs. Ils nous renvoient au Ministère pour un portrait général.

UN MANQUE

« On pourrait vraiment avoir un calendrier de publicatio­n du taux de décrochage scolaire, tout comme pour le taux de chômage », propose Andrée Mayer-périard, présidente du Réseau québécois pour la réussite éducative (RQRE).

Car sans ces statistiqu­es, le milieu de la lutte au décrochage en est réduit à des suppositio­ns sur les effets concrets de la pandémie et du premier confinemen­t sur la persévéran­ce scolaire.

CHEZ LES PLUS VIEUX

Chez l’organisme Déclic, qui vient en aide aux jeunes de retour aux études, on s’inquiète surtout pour l’éducation aux adultes.

« C’est presque un secret de polichinel­le qu’il y a eu beaucoup de décrochage cette année. On sait très bien que les élèves les plus en difficulté n’y sont plus », affirme Benoit Bernier, directeur du développem­ent.

La réussite des élèves des classes d’accueil est aussi surveillée de près par le RQRE.

« À Montréal, ils vivent encore les contrecoup­s du premier confinemen­t au printemps dernier », fait remarquer Mme Mayer-périard.

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