Le Journal de Quebec

Pour l’amour du hockey

Corey Perry est le candidat du CH à l’obtention trophée Bill-masterton

- Jean-françois Chaumont l Jfchaumont­jdm

Corey Perry avait toujours la flamme qui brûlait en lui. Une flamme tellement vive qu’il a choisi de poursuivre sa carrière à Montréal même s’il laissait derrière lui à London en Ontario sa femme Blakeny et son fils de trois ans, Griffin.

« J’ai fait plusieurs sacrifices, je n’ai pas eu de vie de famille cette année, a reconnu Perry. Je me retrouve seul à Montréal. Ma femme m’a aidé et elle m’a encouragé à poursuivre mon rêve. Elle a eu une attitude géniale. Ce n’est pas facile de rester loin d’elle et de mon jeune garçon. Ma famille m’a soutenu à 100 %. Quand j’ai reçu l’appel du Canadien, j’ai fait mes valises et j’ai conduit de London à Montréal. Je ne les ai pas vus depuis ce jour. »

Perry a pris la route de Montréal le 28 décembre dernier. À une semaine de l’ouverture des camps dans la LNH, l’ontarien de 35 ans a paraphé un contrat d’un an et 750 000 $ avec le CH.

Il n’a pas prolongé sa carrière par un désir de s’enrichir. Avec des revenus de 85 millions à ses quinze premières saisons dans la LNH, il aura assez d’argent pour assurer ses vieux jours. Et ceux des génération­s à venir.

Sur le plan hockey, il a assez d’histoires à raconter à son fils Griffin avec une bague de la Coupe Stanley, deux médailles d’or aux Jeux olympiques, une médaille d’or au Championna­t du monde senior et junior, un titre de la Coupe Memorial et une conquête des trophées Maurice-richard et Hart.

SON RÊVE D’ENFANCE

Malgré un curriculum vitae des plus garnis et une situation familiale délicate en raison de la pandémie de la COVID-19, Perry n’a jamais hésité à prolonger sa carrière d’une saison. Il l’a fait par amour pour son sport.

« Je veux juste jouer, je veux encore gagner, a-t-il expliqué. Quand tu gagnes une fois, tu veux répéter ce sentiment. Nous étions proches l’an dernier à Dallas. Nous avons perdu en finale lors du sixième match contre le Lightning. La défaite a fait mal, mais j’ai encore cette motivation en moi. »

« Jouer au hockey, c’est ce que je voulais faire quand j’étais un enfant, a-t-il poursuivi. Quand j’avais trois ou quatre ans, j’avais dit à mes parents que j’étais pour jouer à la télévision. J’ai réalisé mon rêve et je veux m’y accrocher le plus longtemps possible. Tu veux vivre la camaraderi­e et ça va te manquer quand ça sera fini. Quand c’est fini, c’est fini, tu retournes à la vie quotidienn­e et tu n’as plus ce lien. »

LE MODÈLE DE SELANNE

Perry aura encore besoin d’attendre avant de savoir s’il fera un long parcours avec le CH en séries. Mais il a déjà reçu une marque de reconnaiss­ance. L’ancienne gloire des Ducks d’anaheim a été élu le représenta­nt du Canadien pour l’obtention du trophée Bill-masterton, qui couronne le joueur montrant la plus grande persévéran­ce, esprit d’équipe et dévouement pour le hockey.

C’est un prix qui est décerné par l’associatio­n des chroniqueu­rs de hockey profession­nel (PHWA). Des 31 candidats, un par équipe, trois se présentero­nt à Vegas pour la remise des trophées individuel­s à la fin de la saison.

À Montréal, Perry a fait un détour par l’escouade des réserviste­s avant de jouer un premier match. Il a regardé les cinq premiers matchs de la passerelle de presse. Malgré son statut d’ancienne vedette, il n’a jamais montré de signes d’impatience, plaçant l’équipe avant lui. Cette patience lui a finalement permis de s’établir comme l’un des attaquants réguliers de l’équipe.

« Quand tu vieillis, ton rôle change un peu, a noté Perry. Je veux rester calme et j’accepte mon sort. Je fais ce qu’on me demande, je n’ai pas changé mon jeu. Je reste le même joueur qu’à mes débuts dans la LNH il y a 16 ans. Oui, les gars sont plus rapides, plus forts, mais j’ai appris à rouler avec les coups. »

Cette résilience et cette force de caractère, Perry les a aussi acquises en côtoyant de bons coéquipier­s lors de sa longue carrière.

« Je pense à Teemu Selanne, un membre du Temple de la renommée. À ma première année à Anaheim (2005-2006), Teemu revenait d’une sérieuse blessure à un genou. On se posait des questions sur son avenir. Mais il avait rebondi avec une saison de 90 points et 40 buts. Il m’avait prouvé que si tu y places les efforts et le coeur qu’il n’y a rien d’impossible. »

En 2006, Selanne avait justement gravé son nom sur le trophée Bill-masterton.

Un jour, Perry pourrait retrouver Selanne à Toronto avec une place au Temple de la renommée.

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PHOTO MARTIN CHEVALIER Corey Perry a toujours cette soif de se surpasser dès qu’il pose un pied sur la patinoire.
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