Le Journal de Quebec

Il faut punir le harcèlemen­t sur les réseaux sociaux

La Couronne veut punir celui qui a ciblé la soeur d’eugenie Bouchard

- MICHAËL NGUYEN

Il est temps que les gens comprennen­t qu’il n’y a pas d’impunité sur les réseaux sociaux pour ceux qui s’acharnent sur les autres, a lancé la Couronne dans un vibrant plaidoyer visant à faire condamner un Montréalai­s qui a ciblé la soeur d’eugenie Bouchard.

« On entend de plus en plus parler de violence et de harcèlemen­t [en ligne]. Il est important d’avoir un jugement sur ce problème contempora­in de gens qui se donnent le droit d’envoyer des messages violents en toute impunité », a affirmé Me Charles Doucet, hier, au palais de justice de Montréal.

Le procureur s’exprimait dans le dossier de Danny Arsenault, accusé de harcèlemen­t et de communicat­ions harcelante­s envers Charlotte Bouchard, la jeune soeur de la vedette de tennis.

De 2014 à 2017, l’accusé de 42 ans l’a inondée de messages. Certains étaient doux, mais d’autres étaient de nature violente ou sexuelle.

Elle a d’abord bloqué les comptes d’arsenault, mais après que ce dernier se serait réjoui d’avoir son attention, Mme Bouchard l’a juste ignoré.

Jusqu’à ce qu’il publie une photo de son ancien lieu de travail.

PAS DE MALICE...

« Je ne savais pas à quoi il ressemblai­t, j’avais peur chaque fois que quelqu’un me regardait trop longtemps dans la rue », a témoigné Mme Bouchard, lundi.

Arsenault, de son côté, a plaidé qu’il n’avait aucune intention malicieuse, qu’il tentait juste sa chance.

« J’ai pas imaginé que ça pouvait lui faire peur, si j’avais eu un soupçon que ça aurait pu être du harcèlemen­t, je ne me serais pas imposé », a-t-il dit.

Durant le procès, la Cour a relaté des dizaines de messages d’une grande vulgarité.

Mais même s’il ne croyait pas mal faire et qu’il disait qu’un simple message lui disant d’arrêter aurait suffi, Arsenault doit quand même être condamné, a plaidé la Couronne.

BLÂMER LA VICTIME

Et contrairem­ent aux insinuatio­ns de la défense avançant que la femme aurait pu fermer son compte Instagram ou encore le rendre privé, Me Doucet a rappelé que ce n’est pas à la victime de changer ses habitudes.

« Pour faire le parallèle avec les agressions sexuelles, c’est comme demander à une victime pourquoi elle n’a pas fermé les jambes, a-t-il plaidé. C’est blâmer la victime. »

Le procureur a d’ailleurs rappelé que même si Mme Bouchard n’a jamais écrit à Arsenault, ce dernier avait été bloqué par la jeune femme. À l’ère des réseaux sociaux, « bloquer » revient à signifier que la personne souhaite éviter tout contact, a-t-il rappelé.

Arsenault, qui se défend seul, connaîtra son sort le mois prochain. « Si je suis coupable, je vais apprendre une méchante leçon », a-t-il laissé tomber.

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Charlotte Bouchard, victime
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POIRIER ?? Danny Arsenault (qu’on voit aussi sans masque, l’an dernier) était au
palais de justice de Montréal cette semaine afin de subir son procès pour harcèlemen­t envers Charlotte Bouchard (en
mortaise en 2019), la soeur
de la star de tennis Eugenie Bouchard.
PHOTOS PIERRE-PAUL POULIN ET CHANTAL POIRIER Danny Arsenault (qu’on voit aussi sans masque, l’an dernier) était au palais de justice de Montréal cette semaine afin de subir son procès pour harcèlemen­t envers Charlotte Bouchard (en mortaise en 2019), la soeur de la star de tennis Eugenie Bouchard.

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