Le Canadien défait l’histoire

Une première en 112 ans, aucun Québécois ne figurait dans l’alignement du Canadien lundi. Je sais que certains s’en foutent. Moi, j’ai trouvé ça triste.

Depuis des années, le Canadien ne repêche plus de Québécois. Comme le rappelait notre collègue Jonathan Bernier, depuis 2012, Montréal a sélectionné sept Québécois sur 68 choix au repêchage, zéro l’an dernier !

LES DIRIGEANTS ONT OUBLIÉ L’HISTOIRE DES GLORIEUX

Rappelons-le, le Canadien a été créé pour donner un espace pour les Canadiens français face aux Maroons de Montréal, un club d’anglos qui, justement, ne recrutait pas de francos… Drôle comme l’histoire semble se répéter.

Et si, comme plusieurs le disent, le problème en est un de développement (ce dont je doute), le Canadien serait bien avisé de financer Hockey-québec. De un, il redonnerait à ceux qui le font vivre. De deux, on améliorerait la qualité des joueurs d’ici. Gagnant-gagnant.

Quand on ose parler de cette situation déplorable, certains sont embêtés. L’important serait les résultats. Je rappellerais simplement que depuis 2010, le Canadien n’a atteint la 2e ronde qu’à deux reprises. Je ne parle même pas de la coupe qu’on n’a pas vue depuis près de 30 ans.

DES IDOLES DE CHEZ NOUS

Et puis au-delà des victoires, le Canadien fait partie des grandes institutions québécoises.

Ils sont dans notre ADN. Les joueurs sont des modèles pour les jeunes, on vibre à chacune de leurs décisions, ils permettent au peuple de se reconnaître dans leur combat et leurs efforts. De s’unir.

Quand j’étais jeune, j’avais comme bien des Québécois des affiches du Canadien dans ma chambre, j’avais même mon chandail rouge à l’effigie du 44. J’ai célébré en 1986 et 1993.

Je passe maintenant mes fins de semaine à l’aréna à suivre mon fils qui rêve de jouer dans la Ligue nationale comme son idole, Phillip Danault.

Est-ce un hasard si son idole vient de chez nous ? Je ne crois pas.

Parce que c’est aussi un peu à ça que ça sert le Canadien : faire rêver.