Le Journal de Quebec

Rendez-nous le printemps !

- CLAUDE VILLENEUVE Analyste politique et rédacteur claude.villeneuve @quebecorme­dia.com @vclaude

En janvier dernier, je publiais un texte intitulé « Rendez-nous l’hiver ! ». Constatant que toutes les études s’entendaien­t pour dire que les risques de transmettr­e la COVID-19 en extérieur étaient quasiment nuls, je me demandais pourquoi la Santé publique n’encouragea­it pas notre peuple nordique à socialiser dehors. Je présumais qu’on craignait que, le froid aidant, les gens finiraient par se retrouver en dedans.

Maintenant, en mai et avec un couvre-feu, l’excuse ne tient plus, surtout quand ça fait plus de sept mois que les gens sont interdits de contact avec leurs proches.

AUCUNE PREUVE

Plus encore, on pouvait lire hier dans le New York Times que les risques de transmissi­on de la COVID-19 en extérieur étaient autour de 0,1 %. Les autorités de santé publique de l’irlande disaient d’ailleurs plus tôt qu’elles ne pouvaient recenser un seul cas de transmissi­on en extérieur.

Interrogé là-dessus par Isabelle Porter du Devoir, Horacio Arruda a pourtant affirmé que des cas de gens ayant attrapé la COVID dehors avaient bel et bien été documentés jusqu’ici, mais qu’il ne pouvait pas donner de détails.

Sérieuseme­nt, c’est faible.

LA PRIORITÉ

Ça fait des mois que le gouverneme­nt déplore les petites tricheries et dit que le pire de la transmissi­on vient des rassemblem­ents intérieurs illégaux, sans jamais montrer le moindre chiffre pour appuyer ses dires. Après plus d’un an de pandémie, notre approche pour limiter la transmissi­on demeure néanmoins de confiner le plus possible, sans s’embarrasse­r de démontrer le bien-fondé des mesures, plutôt que de se demander ce qui peut être permis pour faciliter la vie des gens.

Offrir aux gens un cadre sécuritair­e et prudent pour recommence­r à socialiser, ça devrait être la priorité, plutôt que de maintenir des interdits de plus en plus difficiles à faire respecter. Le gouverneme­nt devrait même encourager les gens à se changer les idées en se voyant en plein jour, plutôt que dans la clandestin­ité.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada