Rendez-nous le printemps !
En janvier dernier, je publiais un texte intitulé « Rendez-nous l’hiver ! ». Constatant que toutes les études s’entendaient pour dire que les risques de transmettre la COVID-19 en extérieur étaient quasiment nuls, je me demandais pourquoi la Santé publique n’encourageait pas notre peuple nordique à socialiser dehors. Je présumais qu’on craignait que, le froid aidant, les gens finiraient par se retrouver en dedans.
Maintenant, en mai et avec un couvre-feu, l’excuse ne tient plus, surtout quand ça fait plus de sept mois que les gens sont interdits de contact avec leurs proches.
AUCUNE PREUVE
Plus encore, on pouvait lire hier dans le New York Times que les risques de transmission de la COVID-19 en extérieur étaient autour de 0,1 %. Les autorités de santé publique de l’irlande disaient d’ailleurs plus tôt qu’elles ne pouvaient recenser un seul cas de transmission en extérieur.
Interrogé là-dessus par Isabelle Porter du Devoir, Horacio Arruda a pourtant affirmé que des cas de gens ayant attrapé la COVID dehors avaient bel et bien été documentés jusqu’ici, mais qu’il ne pouvait pas donner de détails.
Sérieusement, c’est faible.
LA PRIORITÉ
Ça fait des mois que le gouvernement déplore les petites tricheries et dit que le pire de la transmission vient des rassemblements intérieurs illégaux, sans jamais montrer le moindre chiffre pour appuyer ses dires. Après plus d’un an de pandémie, notre approche pour limiter la transmission demeure néanmoins de confiner le plus possible, sans s’embarrasser de démontrer le bien-fondé des mesures, plutôt que de se demander ce qui peut être permis pour faciliter la vie des gens.
Offrir aux gens un cadre sécuritaire et prudent pour recommencer à socialiser, ça devrait être la priorité, plutôt que de maintenir des interdits de plus en plus difficiles à faire respecter. Le gouvernement devrait même encourager les gens à se changer les idées en se voyant en plein jour, plutôt que dans la clandestinité.