Troubles en Israël : vers une troisième intifada ?
Jusqu’où vont aller les affrontements israélo-palestiniens ? Le Hamas a tiré plus de 500 roquettes contre des cibles israéliennes, certaines à Tel-aviv, et Israël a répliqué avec plus de 200 frappes aériennes contre Gaza. Des dizaines de Palestiniens, dont des enfants, et des Israéliens ont été tués et blessés.
À l’origine de ce carnage, les violents heurts entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes sur « l’esplanade des Mosquées » de Jérusalem, connue par les musulmans sous le nom de Haram al-sharif, et par les Juifs comme mont du Temple. L’un des sites religieux les plus contestés de la planète.
En plus de la mosquée al-aqsa, on y trouve le dôme du Rocher, dont la coupole dorée est emblématique de Jérusalem. C’est de ce lieu que Mahomet serait monté au ciel.
C’est aussi à cet endroit que se trouvait le temple du roi Salomon rasé par les Babyloniens. Reconstruit, il fut détruit par les Romains en l’an 70 de notre ère. Son dernier vestige, le « Mur des Lamentations », est considéré par les Juifs comme le lieu de prière le plus saint.
JÉRUSALEM, VILLE ISRAÉLIENNE POUR L’ÉTERNITÉ ?
Israël s’est emparé de Jérusalem-est de la Jordanie dans la guerre des Six Jours de 1967. L’état juif a déclaré Jérusalem unifiée sa capitale, annexant la vieille ville pour l’éternité. Cela n’a jamais été reconnu internationalement. Les Palestiniens considèrent Jérusalem-est comme la capitale de leur futur État indépendant. Une possibilité actuellement aussi lointaine que jamais.
La célébration annuelle par Israël de la Journée de Jérusalem, jour férié officiel pour commémorer sa prise de la ville, accroît inévitablement les tensions. Un groupe suprémaciste juif a défilé il y a quelques jours dans un quartier musulman en scandant « Mort aux Arabes », déclenchant immédiatement les hostilités. La situation était déjà envenimée par l’expulsion attendue de résidents palestiniens d’un quartier de Jérusalem-est pour faire place à la construction de résidences pour des colons juifs.
Ces affrontements surviennent alors que le gouvernement israélien traverse une période particulièrement difficile. Après quatre élections indécises, le premier ministre Nethanyahu, devant les tribunaux pour corruption criminelle, envisage un cinquième appel aux urnes.
LIEUX SACRÉS JUIFS ET MUSULMANS, LIEUX SANGLANTS
Ce n’est pas la première fois que les troubles dans les lieux sacrés de Jérusalem engendrent des violences plus importantes.
Une visite du futur premier ministre israélien Ariel Sharon en 2000 pour affirmer les revendications juives sur le site a conduit à quatre années de violence connues sous le nom de seconde intifada, entraînant des centaines de morts et de blessés.
Dans les années 90, des extrémistes juifs ont voulu poser la pierre angulaire d’un temple pour remplacer celui détruit par les Romains, provoquant des violences meurtrières et une condamnation d’israël par la communauté internationale.
L’exaspération gagne des pays arabes où, comme en Jordanie, les opinions publiques pourraient en venir à réclamer la rupture des relations nouvellement établies avec l’état juif.
Les troubles actuels vont-ils remettre en cause « les Accords d’abraham » ?
Ces affrontements surviennent alors que le gouvernement israélien traverse une période particulièrement difficile.